En Moselle, les musées et sites culturels financés par le département en alerte rouge

Culture

Vue aérienne du château de Malbrouck à Manderen (Moselle) géré par le Conseil départemental. PHOTO : Philippe Devanne/ LORACTU.fr

Le département avait finalement rejeté en début d’année l’option radicale de fermeture mais va réaliser d’importantes économies. Les huit musées et lieux de loisirs sont clairement déficitaires – 6 millions d’euros en 2015 – concédait M. Weiten, président (UDI) de la Moselle. Toutefois, il estimait que «la culture n’a pas de prix mais un coût». «Nous devons améliorer la fréquentation, augmenter les recettes et baisser les dépenser» assure Patrick Weiten assurant que «la situation ne peut plus durer». Ce jeudi, le président centriste du département de la Moselle, cité par l’Est républicain assure que «nous avons engagé une étude d’opportunité sur  l’organisation  et l’utilisation  de  l’édifice» évoquant le château de Malbrouck. Plusieurs options sont ainsi envisagées, de la fermeture pure et simple a la cession ou en passant par un partenariat public-privé notamment pour la gestion et l’animation. Le quotidien assure qu’un partenariat peut être envisagé avec un groupe hôtelier afin d’offrir à ce château médiéval de nouvelles activités et par conséquent de nouvelles recettes.

Un audit publié en exclusivité en août 2015 par «LORACTU» faisait état de nombreuses pistes afin de réaliser des économies notamment sur le personnel, sur les horaires d’ouverture, sur la mutualisation des moyens entre les sites culturels ou encore sur la politique tarifaire. Certaines recommandations sont déjà appliquées, par exemple au musée de Gravelotte où la fréquentation a chuté de 30% : entrée payante pour les scolaires et fermeture plus longue durant la saison hivernale.

Selon plusieurs sources internes, les collaborateurs rattachés aux sites culturels du département peuvent s’attendre à de sérieuses coupes. En zone rouge, les sites devront faire des économies à tous les étages. «Mais comment faire venir plus de visiteurs en coupant dans tous les budgets ?» s’indigne une source syndicale qui regrette que la plupart des services soient désormais tous regroupés au siège du département à Metz. «Weiten a toujours mis de côté la culture dans sa politique depuis qu’il dirige le département. C’était la même chose à Yutz» assure-t-on au département. «Pour Pompidou, il a déjà eu beaucoup de mal à concéder un geste. Il préfère le sport, il suffit de voir son implication sur le Moselle Open, le FC Metz et son stade» s’accorde-t-on dans les milieux culturels mosellans. Pour Pompidou-Metz, le département contribue à hauteur de 300 000 euros pour son budget de fonctionnement.

- Vives critiques contre M. Weiten -

L’ex-président et sénateur de Moselle qui a dirigé le département Philippe Leroy a vivement critiqué son successeur M. Weiten. «On a aujourd’hui une vision comptable et étriquée de la culture. Je ne connais pas les difficultés financières auxquelles est confronté mon successeur, mais il sous­-estime la vision de la culture comme outil de développement» assure M Leroy à propos de la politique culturelle de l’actuelle président du département. «Le musée de Vic­-sur­-Seille n’est pas le seul en péril, tous les sites le sont. On détruit un territoire quand on détruit un outil culturel» assure M. Leroy qui a été à l’origine de ce musée situé dans la banlieue de Metz.

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Il va plus loin et assure que «des gens se demandent si cette nouvelle politique contre­ nature est valable. Je souhaite qu’on se ressaisisse et qu’on évite toute tentation populiste» dans un entretien à l’Est républicain ce jeudi.

Le département consacre 10 à 12 millions d’euros par an à ses huit sites Moselle Passion qui accueillent chaque année environ moins de 200 000 visiteurs.