La Moselle sauve ses sites culturels et touristiques malgré le déficit
Les sites culturels et touristiques de Moselle Passion vont être au régime sec. Le conseil départemental qui les exploite a rejeté toute fermeture mais prévoit d’importantes économies. Les salariés, eux, craignent bien une possible baissée de rideau sur certains sites.
Dès le mois d’août dernier, LORACTU.fr révélait un rapport interne du Conseil départemental de la Moselle lisant des options pour sauver ses sites culturels et touristiques. Château de Malbrouck, Etang de Lindre, Jardins fruitiers de Laquenexy… ces sites affichaient tous une baisse de fréquentation et un important déficit. Dans ce rapport, l’option de fermeture des 8 sites Moselle Passion permettait de réaliser 1,8 millions d’économies tandis que la «gestion financière peu sécurisée» et l’emploi de trop d’heures supplémentaires était pointé du doigt.
Le département a finalement rejeté cette option radicale de fermeture mais va réaliser d’importantes économies. Les huit musées et lieux de loisirs sont clairement déficitaires – 6 millions d’euros en 2015 – concède M. Weiten, président (UDI) de la Moselle. Toutefois, il estime que «la culture n’a pas de prix mais un coût». «Nous devons améliorer la fréquentation, augmenter les recettes et baisser les dépenser» assure Patrick Weiten assurant que «la situation ne peut plus durer». Ces 6 millions d’euros représentent quatre points d’impôt.
Chute de la fréquentation et déficit abyssal
La Moselle va donc lance un grand plan de communication pour faire revenir les visiteurs, réunir les fonctions de communication, de comptabilité et de programmation artistique. Il n’y aura plus un employé par site chargé de ces missions. Huit salariés travailleront depuis Metz pour les sites de Moselle Passion. Les sites rouvriront bien le 25 mars prochain pour le lancement de la saison touristique avec des changements d’horaires, de dates d’ouverture et de durée d’ouverture.
Le président du Conseil départemental veut en effet supprimer les heures supplémentaires du personnel qui travaillent sur ces sites : 60 000 euros d’économies par an doivent être réalisés sur 100 postes. Au total : 4 400 heures supplémentaires non récupérées (2 800 heures pour les fonctionnaires de catégorie A, 1 600 pour les B et C).
L’audit réalisé en interne dresse un bilan implacable avec des faiblesses qui coûtent cher au contribuable : trop d’heures supplémentaires non récupérées, une gestion financière «peu sécurisée», «une programmation artistique sans cohérence», «une communication à améliorer et à développer» et un «manque de marketing opérationnel».
Les syndicats dénoncent les économies
Les 8 sites gérés par le Conseil général accueillent 197 000 visiteurs chaque année, selon ce même document interne.
«Il faut absolument développer la communication et le marketing. Nous devons faire connaître ces sites au-delà des frontières» estime une syndicaliste FO. Regrettant une réorganisation des effectifs, «de nombreux agents vont être employés à Metz et de nombreux guides se retrouveront débordés à devoir assurer trop de missions, l’accueil du public sera dégradé» poursuit un syndicaliste. «Il y a une mise en danger de la culture et de l’attractivité du territoire» selon le syndicat Force Ouvrière.
Pour le Conseil départemental, il faut que le personnel soit en poste quand le public est là. La CFDT dénonce des économies qui vont se ressentir sur les fiches de salaire, 200 euros en moins pour certains. Pas le choix selon le Conseil départemental qui se réjouit surtout de ne pas avoir eu à fermer purement et simplement ces sites trop peu fréquentés. Le plus connu d’entre-eux, le Château de Malbrouck a chuté à 55 000 visiteurs par an contre 67 000 il y a trois ans.
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