Taxe des régions: remous à l’Assemblée des Régions de France, les Hauts-de-France claquent la porte

Politique

Le président (Les Républicains), Philippe Richert, président du Grand-Est. (PHOTO: LORACTU.fr)

Xavier Bertrand claque la porte. Le président de droite de la nouvelle région fusionnée Hauts-de-France n’a pas aimé la nouvelle «taxe des régions» arrachée au forceps par Philippe Richert qui dirige la puissante Assemblée des Régions de France (ARF). M. Richert qui est aussi président du Grand-Est a réussi à obtenir du gouvernement une aide de 600 millions d’euros en 2017 pour aider les régions. Mais voilà : cette enveloppe sera financée par une taxe qui touchera dès l’année prochaine particuliers et entreprises.

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«La raison de mon opposition totale est simple: nous n’avons pas été élus pour augmenter ou créer des impôts» assure M. Bertrand, dans un courrier publié ce jeudi. Celui qui a battu Marine Le Pen (FN) dans le nord s’était engagé à ne pas augmenter les impôts dans sa région s’il l’emportait. «Nous nous sommes tous engagés pendant la campagne électorale à ne pas augmenter la fiscalité. Quel signe donnerons-nous à nos électeurs en reniant notre promesse, quelques semaines après notre élection, pour faire les affaires d’un gouvernement pris par la folie fiscale ? Ce genre de procédé et de reniement ne peut que creuser le fossé qui sépare les élus du peuple et ne peut que renforcer le vote extrémiste. Il m’avait semblé, après les résultats électoraux de décembre dernier, que chacun avait compris le message populaire» poursuit-il dans ce courrier, particulièrement remonté par le choix de M. Richert.

- Une taxe qui touchera particuliers et entreprises -

Le président du Grand-Est a pourtant assuré que l’idée de cette nouvelle taxe faisait l’unanimité parmi les régions représentées à l’ARF, sauf les Hauts-de-France  dont le président a exprimé son opposition. La région Haut-de-France dénoncerait également la participation à hauteur de 298 000 euros - selon l'entourage de M. Richert - demandée pour faire partie de l’association.

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Pour aider les régions, Manuel Valls promet une nouvelle taxe

«C’est l’État qui se propose de mettre en place cette cotisation» s’est défendu M. Richert indiquant par ailleurs que les présidents de région qui ne souhaitent pas porter cette taxe et son impopularité sont libres de choisir. La région PACA dirigée par Christian Estrosi (Les Républicains) avait également dénoncé cette taxe du gouvernement, affirmant qu’elle ne souhaitait pas l’appliquer. La région n’envisage toutefois pas à ce stade de quitter les instances de l’ARF.

- Pour Richert, cette taxe permet d'aider les PME  -

Pour les particuliers, cette taxe doit se traduire par une hausse de la taxe foncière sur le bâti et pour les entreprises une augmentation de la cotisation foncière des entreprises. La taxe régionale sera collectée par les services de l’Etat mais ne financera pas son budget, selon Bercy, qui précise que le montant de cette nouvelle contribution fiscale sera directement versé au budget des régions. 

L'entourage de Philippe Richert rappelle que cette taxe permet de financer "un fonds de compensation permettant aux régions de doubler leur effort de soutien aux PME et ETI" afin de créer des emplois et soutenir l'économie régionale. M. Richert considère ce fonds qcomme nécessaire et "non la mise en place de cette taxe. L’ARF avait ainsi apporté plusieurs pistes telles que la taxe Carbone par exemple ou le TICPE. mais cela n'a pas été retenu par le gouvernement, ajoute l'entourage du président du Grand-Est.

Le FN et les Républicains avaient dénoncé cette nouvelle taxe, dénonçant le renoncement d’une promesse de François Hollande en 2014 qui s’était engagé à ne pas augmenter les impôts.