Richert qui soutient Sarkozy, surprise à droite et agacement à gauche

France - 24/08/2016 09h29
Lu 6 147 fois -   LORACTU.fr La Rédaction
Richert qui soutient Sarkozy, surprise à droite et agacement à gauche
Politique
Philippe Richert (LR-UDI-MoDem) avec Nicolas Sarkozy lors d'un meeting en Alsace. PHOTO : LISTE "UNISSONS NOS ENERGIES"

Le président de la région Grand-Est (Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine) a annoncé son ralliement à Nicolas Sarkozy, à la surprise générale, provoquant interrogations à droite et agacement à gauche. Au FN, on moque un président de région girouette. Richert de son côté défend son choix.

On les pensait en froid, opposés sur le fond et polis sur la forme dans leurs fonctions respectives. Nicolas Sarkozy et Philippe Richert se sont pourtant réconciliés à l’approche de la primaire de la droite et du centre prévue en novembre prochain. Le président Les Républicains de la nouvelle méga-région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine qui se décrit lui-même comme «centriste convaincu» a décidé mardi, vingt-quatre heures après l’officialisation de la candidature de l’ex-chef de l’Etat, de soutenir l’outsider du combat qui s’annonce à droite.

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«Il a ressoudé notre famille politique en apaisant les guerres d’égo, redressé et assaini les finances du parti, redonné du sens à l’action de notre mouvement politique. Il a mis en place les conditions nécessaires à l’alternance tout en laissant s’installer un vrai débat politique. C’est en véritable leader qu’il nous a rassemblés. C’est en construisant un solide projet politique pour la France qu’il m’a convaincu» s’explique M. Richert. Avec Christian Estrosi, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur au sud, Sarkozy s’assure du soutien d’un second président de région cette fois à l’Est. Avec le soutien de Gérard Darmalin, numéro 2 des Hauts-de-France, l’ancien président de la République chasse aussi au nord en attendant un possible soutien de Xavier Bertrand, l’un de ses ex-ministres.

- "Il a été élu avec nos voix !", dénonce un conseiller PS

Alors que Nicolas Sarkozy est tenant d’une ligne très à droite, Philippe Richert s’est pourtant rallié à son ancien patron. L’ex-président de l’Alsace a été l’un des ministres de M. M Sarkozy et Fillon, à la tête du ministère des collectivités territoriales de 2010 à 2012. Le pays «doute de sa sécurité» face à de «nouvelles menaces» selon M. Richert. «Nos valeurs les plus essentielles sont remises en cause», appuie Philippe Richert. Parce qu' il est temps d'agir», selon Philippe Richert qui voit en Nicolas Sarkozy l'homme «de la situation», celui «qui a la capacité et la volonté de construire un projet économique ambitieux, de restaurer l’autorité de l’Etat et de réorganiser la France en réformant son fonctionnement» indique le communiqué. C’est visiblement sur ces positions relatives à l’identité, à la menace terroriste et à la sécurité que Nicolas Sarkozy a embarqué Philippe Richert.

Une annonce de soutien qui a été diversement appréciée à droite, à gauche et au Front national. Sur les réseaux sociaux, plusieurs conseillers régionaux frontistes ont vivement critiqué ce ralliement. Sylvain Marcelli rappelle dans un article publié sur son blog les «renoncements» de M. Sarkozy. Le chef de file du FN dans la région, Florian Philippot, lui a dénoncé le retour de «super-menteur».

PORTRAIT. Philippe Richert, centriste "modéré" qui doit réconcilier trois régions qui ne "s'aiment pas"

A gauche, on ironise sur ce soutien surprise. «Mais où est passé "l'humanisme rhénan" de Philippe Richert ?» fait mine de s’interroger la conseillère régionale PS Pernelle Richardot qui codirige le groupe de gauche au conseil régional du Grand-Est. Plusieurs autres élus, en off, assure que «Sarkozy est fort en prenant des soutiens potentiels de Juppé ou Le Maire. Cela prouve qu’il est le plus dangereux des candidats LR à la primaire (…». Un autre conseiller de gauche voit là une «place négociée de ministre». «Que Valérie Debord s’engage avec Sarkozy il y a une cohérence mais Richert… franchement. Il a été élu grâce à nos électeurs» assure un collaborateur du groupe PS. «Il écarte Morano de la liste aux régionales avec raison mais huit mois plus tard il soutient le plus dur de tous… c’est indigeste» enfonce un autre.

A droite, la position de Philippe Richert surprend aussi. Les sénateurs qui soutiennent Juppé, Fabienne Keller (Alsace) et François Grosdidier (Lorraine) trouvent que la ligne est «incohérente». Récemment, Nicolas Sarkozy a vu à plusieurs reprises le président du Grand-Est. Ils ont rencontré ensemble Angela Merkel outre-Rhin tandis que Nicolas Sarkozy est venu dans le Bas-Rhin au courant de l’été pour un meeting. Le président du Grand-Est avait été hué par des opposants à la fusion des régions

- "Il y a des points sur lesquels je ne suis pas complètement fan" reconnaît Richert -

Sur France Bleu Alsace, il a assuré qu’il «il y a des points sur lesquels je ne suis pas complètement fan», admet le président de la région Grand Est. «Je suis très ouvert au dialogue et je continue de partager ce souhait de l'écoute» a concédé Philippe Richert en expliquant son soutien à M. Sarkozy. «Je ne suis pas dans un monde droite-gauche fermé, dans la droite forte on est plutôt là-dedans» a regretté M. Richert.

Sur la réforme territoriale par exemple, Nicolas Sarkozy a expliqué à plusieurs reprises qu’il souhaitait revenir aux anciennes régions. Un avis partagé un temps par Philippe Richert qui a finalement changé après sa prise de fonction à la tête de la nouvelle région Grand-Est. 

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