Le commando terroriste de Strasbourg ciblait Disneyland et un marché de Noël
"Une dizaine de sites" étaient envisagés par les suspects, dont la garde à vue a été exceptionnellement prolongée. La France a échappé à un attentat multi-sites qui était prévu le 1er décembre. Le commando terroriste a été démantelé à Strasbourg et à Marseille.
Le réseau soupçonné d'avoir voulu commettre un attentat en France avait prévu de passer à l'acte le 1er décembre, a-t-on appris ce jeudi 24 novembre de source proche de l'enquête, alors que plusieurs cibles potentielles ont été mises en lumière par les enquêteurs. "Il ressort des investigations qui sont toujours en cours que le passage à l'acte était prévu le 1er décembre", d'après cette source, confirmant une information du quotidien Le Parisien.
"Une dizaine de sites" ont fait l'objet de recherches Internet par des membres de la cellule et auraient pu constituer des cibles potentielles: parmi-elles, le 36 Quai des Orfèvres, siège de la PJ parisienne, le marché de Noël des Champs-Élysées, le parc Disneyland Paris, des terrasses de cafés dans le XXe arrondissement de la capitale, une station de métro parisien et plusieurs lieux de cultes, a précisé la source.
Certains membres de ce réseau étaient en contact avec un donneur d'ordre en Syrie. L'organisation jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué une partie des attentats qui ont fait 238 morts en France, de Paris à Nice, depuis janvier 2015.
Parmi les suspects arrêtés à Strasbourg (Bas-Rhin), de nationalité française et inconnus des services de renseignement, deux sont soupçonnés d'avoir gagné la Syrie en 2015 avant de revenir en Europe. Plusieurs armes et de la propagande jihadiste ont été retrouvées au cours des perquisitions.
- Le marché de Noël de Strasbourg, non ciblé, est toutefois inquiet -
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Après le démantèlement de ce réseau terroriste, la capitale alsacienne qui ouvre son traditionnel marché de Noël ce vendredi, le maire PS de Strasbourg s’est efforcé de rassurer la population alors qu’un doute existait sur une possible attaque de l’événement. Après ces arrestations, le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, a décidé de maintenir la manifestation, affirmant que "Strasbourg n’était pas visé"e. Pour la deuxième année consécutive, la métropole alsacienne aura des allures de ville-forteresse et sera ceinturée par une quinzaine de «checkpoints». La sécurité des visiteurs et touristes sera assurée par un déploiement sans précédent de policiers, gendarmes et militaires. Ces mesures sont d’autant plus justifiées que "l’état de la menace qui pèse sur la France reste extrêmement élevé", a affirmé le préfet du Bas-Rhin, Stéphane Fratacci, le 8 novembre.
Les gardes à vue des cinq suspects, interpellés le week-end dernier à Strasbourg et Marseille, ont été prolongées dans la nuit de mercredi à jeudi au-delà de 96 heures. Une telle prolongation, qui peut porter les gardes à vue à une durée totale de 144 heures, soit six jours, n'est possible que lorsque les investigations font craindre une menace d'attentat imminent ou pour des nécessités de coopération internationale.
Devant les enquêteurs, l'un des quatre suspects arrêté à Strasbourg a reconnu l'existence d'un projet d'attaque. Il a également évoqué comme cible le 36 Quai des Orfèvres et la DGSI.
Un attentat, "envisagé de longue date", a été déjoué en France, au terme d'une enquête de plus de huit mois, avait annoncé lundi le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
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