En meeting dans l’Est de la France, Fillon se place en "rebelle" du "système"

Politique

François Fillon lors d'un meeting à Besançon (Doubs), jeudi 9 mars 2017.

François Fillon remonte progressivement dans les sondages d’intentions de vote, jusqu’à 21%, retrouvant ainsi son socle après une importante chute occasionnée par les révélations du Canard Enchaîné. Après la crise qui a traversé son camp à cause de sa possible mise en examen le 15 mars, M. Fillon a évité le scénario du remplaçant Alain Juppé longtemps présenté comme plan B en cas de retrait de François Fillon. Après son meeting du Trocadéro dimanche à Paris et la composition d’une nouvelle équipe, le candidat est reparti faire campagne.

Jeudi soir dans le Doubs, sur des terres de l’Est de la France où le FN s’est imposé lors des derniers scrutins, M. Fillon s’est placé en rebelle du système, a-t-il lancé devant une salle contenant au moins 3 000 militants et sympathisants, selon les organisateurs. "Avec vous, je battrai tous les scénarios que certains prétendent écrits d’avance" a-t-il prévenu. "J’ai parlé du risque de guerre civile il y a quelques jours. Le chœur des gardiens du politiquement correct s’est immédiatement déchaîné" a-t-il déploré, assurant que "le vrai scandale (…) c’est de voir ces vitrines brisées, ces commerces saccagés, ces équipements publics ravagés, ces affrontements entre des voyous cagoulés et les forces de l’ordre".

- Macron, un "golden boy" qui est "hors-sol" -

"J'étais le candidat du redressement national, mais je suis aussi devenu le rebelle que le système n’arrêtera pas" a-t-il dit à Besançon. "On a cru m’intimider, me faire reculer. Mais vous êtes là" a lancé le candidat LR à la foule. "La première impasse est celle du repli sur soi et du retour en arrière avec Mme Le Pen et M. Mélenchon" a critiqué François Fillon, fustigeant au passage "Monsieur Hamon nous vend quant à lui une France du farniente et de l’irresponsabilité" a-t-il dit. "Et puis il y a l'option du socialisme masqué que nous propose Emmanuel Macron, rejoint par beaucoup de ses anciens camarades", qualifiant le candidat d’En Marche de "golden boy" qui est "hors-sol".

Revenant notamment sur plusieurs points de son programme, François Fillon a surtout déroulé ses propositions pour l’Education nationale. Il a dit souhaiter supprimer la réforme du collège de Najat Vallaud Belkacem. "François Hollande s'était engagé sur la priorité à l’école. Qu'en reste-t-il, sinon l’échec de trois ministres successifs ?" alors qu’il a "pour objectif de refaire du système éducatif français l’un des meilleurs du monde" a-t-il dit. "Je veux concentrer les 3/4 du temps de l’enseignement élémentaire sur le socle de connaissances : lecture, calcul, écriture" a répondu le candidat Les Républicains. Alors que des violences ont éclaté dans des lycées de Seine-Saint-Denis, François Fillon a répété sa "solidarité" avec les chefs d’établissements et proposé la suspension des allocations familiales pour les familles des mineurs récidivistes.

- Ses propositions pour l'Education nationale -

Il a dit vouloir "revaloriser le bac en réduisant à 4 le nombre d’épreuves et en renforçant les exigences de chacune d’entre elles" et "faire de l’enseignement professionnel une vraie voie d’excellence, qui sera confié aux régions".

A 45 jours du premier tour de la présidentielle, M. Fillon a composé une nouvelle équipe de campagne resserrée avec l’arrivée de proches de Nicolas Sarkozy. Alors qu’il est toujours nettement distancé par Emmanuel Macron dans les sondages et donné éliminé dès le premier tour, il compte sur la dernière semaine de mars pour se relancer. Outre le premier débat télévisé entre principaux candidats le 20 mars sur TF1, il sera aussi l’invité quelques jours plus tard de l’émission politique de France 2.