L’UDI revient aux côtés de Fillon au prix d’un accord électoral pour les législatives
Le parti centriste revient aux côtés de François Fillon, candidat Les Républicains à la présidentielle, au prix d’un accord électoral très important pour l’UDI. Le parti de Jean-Christophe Lagarde qui comporte aussi plusieurs composantes comme le Parti Radical de Laurent Hénart, maire de Nancy, pose toutefois des conditions.
Cinq circonscriptions ont été réservées en Lorraine à l’UDI à l’issue d’un accord électoral avec les Républicains. Mostafa Fourar dans la 1ère circonscription de Meurthe-et-Moselle, Véronique Guillotin dans la 3ème de Meurthe-et-Moselle, Bertrand Pancher dans la 1ère de Meuse, Marie Tribout dans la 1ère de Moselle et André Wojciechowski dans la 7ème de Moselle seront candidats UDI-LR dans la région. Cet accord électoral a été plus fort pour les cadres du parti centriste qui ont mardi soir renouvelé leur confiance à François Fillon.
Malgré les démêlés judiciaires de M. Fillon et le retrait provisoire du soutien de l’UDI durant plusieurs jours qui avait demandé un autre candidat à LR pour être en capacité de faire gagner le centre et la droite à la présidentielle, les instances de l’UDI ont dit oui à François Fillon sous conditions. Selon la motion, votée à 48 voix contre 10 et 3 abstentions, l'UDI a "pris acte" de la volonté de François Fillon "de prendre des initiatives de rassemblement en direction de l’UDI, comme des élus LR, qui avaient souhaité un changement de candidat". "(...) Nous sommes en attente de ces initiatives annoncées", écrit la direction de l'UDI qui par ailleurs "approuve l’accord électoral" passé avec LR.
L'UDI, qui avait soutenu Alain Juppé lors de la primaire, a pris acte "avec regret du renoncement d'Alain Juppé en saluant sa dignité et sa lucidité". Le parti fondé par Jean-Louis Borloo a rappelé son "attachement" à l'alliance avec LR.
Elle a aussi "déploré les propos lamentables tenus à son égard depuis quelques jours et regrette que ceux-ci n'aient pas été publiquement dénoncés avec la plus grande fermeté; tant dans une alliance le respect de chacun est indispensable".
"En attendant que se concrétise la volonté de rassemblement affirmée par le candidat et les principaux responsables LR, le bureau exécutif de l’UDI approuve l’accord électoral (...) qui était en passe d’être signé", poursuit ce texte, qui finit par une réaffirmation de soutien à Jean-Christophe Lagarde alors que le centre est actuellement secoué.
- Cinq circonscriptions en jeu en Lorraine -
Juste avant le bureau exécutif de l'UDI, le parti présidé par Hervé Morin (ex-Nouveau Centre, rebaptisé Les Centristes), était allé plus loin en décidant de "renouveler son soutien" à François Fillon afin de "mettre en œuvre une véritable alternance en matière économique et sociale avec comme objectif central, l’emploi des Français".
L'UDI avait la semaine dernière dans un premier temps suspendu sa participation à la campagne de François Fillon. Dimanche, M. Lagarde avait demandé à ce que LR "trouve une solution de sortie" rapidement pour remplacer François Fillon sans ouvrir de "lutte fratricide".
Le maire de Nancy (UDI) Laurent Hénart qui préside le Parti radical, l’une des composantes de l’UDI, avait été encore plus en assurant que la campagne de François Fillon allait conduire à la défaite de la droite et du centre et avait appelé Alain Juppé à être le plan B. Devant son refus, M. Hénart a poussé la candidature de Jean-Louis Borloo mais sans succès. M. Hénart a refusé que ses troupes rejoignent Emmanuel Macron malgré une main tendue en septembre dernier alors que l’ex-ministre n’était pas encore candidat.
Plusieurs élus UDI de la région comme Laurent Hénart, David Valence maire de Saint-dié-des-Vosges, Patrick Weiten, député et président de la Moselle ou encore François Werner, maire de Villers-lès-Nancy avaient appelé dans une tribune au retrait de la candidature de François Fillon.
Ce nouveau soutien de l’UDI à François Fillon malgré les derniers rebondissements judiciaires a été malvenu du côté du MoDem qui a appelé à rejoindre Emmanuel Macron ; François Bayrou a dénoncé une opération mercantile de l’UDI.
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