Le maire UDI de Nancy veut une candidature de Borloo à la présidentielle

Politique

Le maire UDI de Nancy avec Alain Juppé lors d'un meeting du candidat à la primaire de la droite et du centre en novembre 2016. (PHOTO: NZ/ LORACTU)

Laurent Hénart veut une candidature de son mentor politique Jean-Louis Borloo. L’ancien ministre est en effet pousser à représenter le centre – notamment l’UDI – à la présidentielle alors que le parti centriste a suspendu son soutien à François Fillon. M. Hénart estime que dans le contexte actuel Jean-Louis Borloo peut «apporter quelque chose» à la campagne sans toutefois soutenir la candidature de François Fillon.

Le maire UDI de Nancy avait appelé la semaine dernière Alain Juppé à être le candidat de remplacement mais ce dernier a définitivement claqué la porte du scénario de plan B lundi matin. Soutien du maire de Bordeaux pendant la primaire, Laurent Hénart avait rejoint l’organigramme de campagne de François Fillon au nom de l’unité. Après l’annonce de la prochaine mise en examen dans l’affaire des emplois fictifs présumés touchant le candidat, M. Hénart avait pris ses distances comme plus de 300 élus de la droite et du centre.

En septembre dernier, Laurent Hénart avait ouvertement tendu sa main vers Emmanuel Macron qui avait alors quitté le gouvernement mais qui n’était pas encore candidat à la présidentielle. Il «incarne le réalisme» avait-il assuré, car «on ne peut pas empêcher ce type de mouvement pour battre le FN. L’objectif est de faire baisser le FN pas seulement de tenir la digue» avait dit le maire centriste appelant au rassemblement avec le leader d’En Marche! Récemment rejoint par François Bayrou (MoDem) et désormais donné à plus de 24% des intentions de vote en seconde place voire devant Marine Le Pen à 27% dans les sondages, Emmanuel Macron n’a plus les faveurs de M. Hénart. Le centriste fait tout pour éviter une fuite de ses cadres et de ses militants vers l’ancien ministre de l’Economie. 

- D'abord séduit par Macron, Hénart veut éviter une fuite des centristes vers En Marche! -

Laurent Hénart, maire UDI de Nancy et Emmanuel Macron alors ministre de l'Economie à l'hôtel de ville de Nancy lors d'un forum économique, en juin 2016. 

L'ancien ministre centriste Jean-Louis Borloo a jugé "difficile" mardi d'imaginer une "majorité" de droite et du centre après les soubresauts qu'a connus la campagne de François Fillon.  "Je ne suis vraiment pas dans le jeu politique. Je ne suis pas à la manœuvre mais la situation me paraît pathétique", dit dans Le Monde M. Borloo, à qui on a prêté des interventions en coulisses ces derniers jours pour trouver une solution à droite.

"La question se pose au-delà de l’élection présidentielle", dit-il. "Il faut se projeter à fin juin, au moment du vote de confiance au nouveau gouvernement", ajoute l'ancien président de l'UDI, qui tient mardi soir un bureau politique. Ses négociations avec LR en vue des législatives ont pâti des derniers rebondissements dans la campagne de M. Fillon. "Y a-t-il une majorité possible et laquelle ? Peut-on encore dire aujourd’hui que c’est la droite et le centre ? A bien des égards, ça me semble difficile", dit l'ancien ministre.

M. Borloo n’a pas dit ses intentions quant à une possible candidature à la présidentielle.