La gestion du maire LR de Woippy sévèrement mise en cause par le Chambre régionale des comptes

Metz - 07/03/2017 17h01 - mis à jour le 07/03/2017 17h15
Lu 28 627 fois -   LORACTU.fr La Rédaction
La gestion du maire LR de Woippy sévèrement mise en cause par le Chambre régionale des comptes
Economie
Des logements sociaux à Woippy (Moselle) près de Metz. PHOTO : LOGIEST

La gestion de la ville de Woippy (Moselle) près de Metz est épinglée par la Chambre régionale des Comptes dans un rapport cinglant. Le sénateur-maire Les Républicains François Grosdidier se défend tandis que les magistrats pointent des rémunérations de collaborateurs bien trop élevées. 

La chambre régionale des comptes dans un rapport publié lundi 6 mars épingle sévèrement la gestion de la mairie de Woippy, 13 000 habitants, dans la banlieue de Metz et gérée par le sénateur Les Républicains François Grosdidier. Dans sa note de synthèse, les magistrats assurent que »la capacité d’autofinancement de la ville en 2015 est de 42 000 euro. La commune se désendette» souligne la chambre dans son rapport de 60 pages. Mais, «la situation demeure préoccupante» car «la capacité de désendettement» de la ville est de «19 ans».

Autre grief souligné par ce rapport: «la commune a rémunéré au-delà du plafond son directeur général des services. Elle a également employé deux collaborateurs de cabinet alors qu’elle pouvait en avoir qu’un» taclent les magistrats. Par ailleurs, «le niveau de rémunération des cadres et des membres du cabinet du maire excède les dispositions contractuelles» peut-on lire dans la synthèse. «De 2010 à 2015, ces pratiques ont représenté un coût d’environ 1,4 million d’euros» pour la commune, «incompatibles avec les capacités financières de Woippy» tranche la Chambre régionale des comptes.

- Un coût de 1,4 millions d'€ pour la commune -

La chambre régionale des comptes parle donc d'un collaborateur de cabinet "recruté de manière irrégulière" pour une rémunération brute cumulée de 400.000 euros. Irrégulière parce qu’une commune de la taille de Woippy ne peut pas légalement avoir deux collaborateurs de cabinet. M. Grosdidier se serait basé sur une règle applicable pour les communes de 20 à 40 000 habitants. Le directeur de cabinet du sénateur-maire de droite a aussi perçu des indemnités complémentaires à son salaire en contradiction avec la loi. Ce qui aurait coûté 169 000 euros à la commune de Woippy.

L’association Anticor qui lutte contre la corruption des élus a indiqué qu’elle allait saisir le parquet de Nancy, estimant que les faits reprochés par ce rapport pourraient s'apparenter à du détournement de fonds public, des emplois fictifs, du favoritisme et recel.

Le rapport pointe également une fiscalité qui «progresse à un rythme élevé» même si les bases de la taxe d’habitation sont inferieures à la moyenne. La Chambre régionale des comptes demande également des «améliorations» à apporter à l’organisation de la commande publique.  

La contre-attaque de François Grosdidier

François Grosdidier, sénateur-maire LR de Woippy (Moselle).

(PHOTO: ARCHIVES/ ARNAUD SCHERER/ LORACTU)

Le maire Les Républicains de Woippy a répondu aux reproches de la Chambre régionales des comptes dans un communiqué transmis à LORACTU. "Les villes salarient leurs directeurs et recrutent les collaborateurs de cabinet selon leur strate de population. Lorsqu’elles ont des zones urbaines sensibles, la population de ces zones compte double. Cela permet à Woippy de passer de la strate «10 à 20 000 habitants» à la strate «20 à 50 000  habitants». C’est encore plus légitime à Woippy qu’ailleurs, tant l’action de sécurisation que de rénovation urbaine mobilisait une équipe minimale en effectif pour une activité maximale" s'agace le maire à propos de l'embauche de deux collaborateurs de cabinet au lieu d'un comme la loi le lui permet.

"Le conseil municipal a donc délibéré pour décider ce surclassement, transmis la délibération à la Préfecture et même, pour chaque nomination, au centre de gestion du personnel communal. Aucune réaction de quiconque" s'étonne le maire de Woippy. 

Concernant la rémunération de son directeur de cabinet, il "est légalement payé 90 % du salaire le plus élevé (en général le DGS), primes comprises. Dans la délibération, nous avions écrit «90 % du traitement». La chambre considère que cela voulait dire «90 % du traitement indiciaire », donc sans prime. Ce n’était pas notre intention, sans quoi nous aurions précisé « traitement indiciaire». Suite à cette divergence d’interpretation, nous avons pris une délibération interpretative pour bien préciser que nous entendons par «traitement» le traitement total et non le trairement indiciaire" précise l'élu local. 

"Dans une présentation des faits extraordinaire malhonnête, l’officine additionne tous ces salaires bruts justfiés pour un travail effectif sur 8 ans, comme des sommes indûment versées, voire détournées. C’est comme si, pour une erreur formelle dans le budget de la commune, on jugeait toutes les dépenses de la commune illégales et même détournées" s'agace-t-il. 

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