La montée en puissance de la star du Front National Marine Le Pen effraye Nicolas Sarkozy. Le président de la République craint que le nouveau leader frontiste passe le second tour de l’élection présidentielle en 2012. Que va faire le chef de l’Etat ?

Marine Le Pen est la candidate de tous les dangers. L’Elysée se méfie de la fille de Jean Marie Le Pen qui a les faveurs de plus en plus de français et qui bénéficie d’une puissance de feu médiatique très importante. Tout de même créditée de 18% d’intention de vote dans le dernier sondage CSA/Marianne publié vendredi dernier, Le Pen pourrait être dans le trio de tête au premier tour voir réussir le pari du second tour face au futur (ou déjà) candidat Nicolas Sarkozy. La candidate frontiste l'a déjà dit : elle souhaite un 21 avril à l’envers. Jean Marie Le Pen avait surpris la France en battant le candidat PS Lionel Jospin en réussissant le pari d’être confronté au très populaire Jacques Chirac qui sera finalement élu Président à une forte majorité. Mais il faut quand même préciser que Le Pen avait réussi à faire échouer la gauche… ce que craint Nicolas Sarkozy qui n’a pas envie de vivre le même cauchemar que le PS en 2002, mais aussi la droite qui a eu une peur bleue du candidat Le Pen. Alors Sarkozy essaye d’étouffer les ambitions des membres de son parti. Fillon et les autres doivent revoir leurs projets pour 2012. Tous doivent être en coalition parfaite avec le Président de la République. Reste à tout faire pour que Borloo et surtout Dominique De Villepin ne se présentent afin d'apporter leur soutien à l’UMP… exercice difficile au vue des comportements adoptés ces derniers temps par ces deux ténors politiques qui peuvent peser dans la balance.

Immigration, sécurité et crise de l’euro.

Ce n’est plus une surprise sur l’échiquier politique, Marine Le Pen monte en puissance dans l’électorat populaire. Électorat qui est d’ailleurs très touché par le phénomène de l’abstention, véritable potentiel de voix pour le Front National en 2012. Les sujets que se disputeront la droite et l’extrême-droite seront essentiellement tournés vers l’immigration, la laïcité, la sécurité et la crise de l’euro qui touche fortement la France et une grande partie de la zone à la monnaie unique. Mais la plus grande crainte de Nicolas Sarkozy c’est surtout la séduction qu'opère le FN auprès des militants UMP. En effet l’ancienne avocate séduit de plus en plus l’électorat très marqué à droite. Un véritable danger pour « le premier flic de France » qui souhaite tourner une partie de son discours vers sa politique sécuritaire menée depuis son premier jour à la tête du Ministère de l’Intérieur. Un thème cher à Nicolas Sarkozy qu’il mettra au cœur des débats pour 2012. Mais le bilan est plutôt mitigé. Reste aux électeurs d'en décider dans les urnes…

Dans tous les cas Nicolas Sarkozy tente de renouer avec son électorat populaire qui avait cru en lui lors de sa dernière campagne. Il veut effacer à tout prix son image de « président des riches » et s’affiche de plus en plus aux côtés de salariés dans des usines en prenant considération des souffrances de la « France d’en bas ». Enfin, Nicolas Sarkozy prépare déjà sa riposte à la montée en puissance de Marine le Pen dès maintenant alors que l’échéance électorale est dans plus d’un an et demi. La pré-campagne en 2011 s’annonce passionnante. Maintenant que le FN a réglé sa problématique interne avec l'élection de Marine LePen il sera temps de passer aux débats de fond qui  tourneront autour du bilan 2007-2012 de Sarkozy et son gouvernement.