06/08/2013 |
Le débat sur le droit au voile dans les Universités ne s’essouffle pas. C’est «une nouvelle stigmatisation de l’islam» selon le Conseil Français du Culte musulman qui dénonce le rapport qui préconise l’interdiction du voile à la Fac.
Selon Dalil Boubakeur, président du Conseil Français du culte musulman qui s’est exprimé sur le figaro.fr. Il dénonce «une nouvelle stigmatisation de l’islam». «La liberté d'expression reconnaît aux étudiants le droit d'exprimer leurs convictions religieuses à l'intérieur des universités», réagit de son côté Abdallah Zekri, le président de l'Observatoire contre l'islamophobie.
«Ce n’est pas tellement le port du voile le problème dans les universités, mais les revendications communautaires sur les salles de prières", a estimé pour sa part Jeannette Bougrab, présidente de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (Halde), sur RTL. «J’aimerais déjà que l'on s'occupe de ce sur quoi l'on s'était engagé sur la petite enfance, c'est-à-dire que les personnels qui s'occupent des enfants soient astreint à un principe de neutralité.»
Le port du voile remis en question
Selon Le Monde qui s’est procuré le rapport, de «nombreux contentieux sont intervenus dans tous les secteurs de la vie universitaire». Ainsi, le Haut Conseil propose une loi interdisant le voile dans plusieurs lieux de vie des universités. «Dans les salles de cours, lieux et situations d'enseignement et de recherche des établissements publics d'enseignement supérieur» concernant les signes et tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse».
En bref le HCI voudrait interdire aux femmes musulmanes de porter le voile durant les cours et activités d’enseignement. Ce voile «ne doit pas porter atteinte aux activités d'enseignement et à l'ordre public» affirme le rapport transmis à l’Observatoire de la laïcité. Pour le rapport, «des demandes de dérogation pour justifier une absence, au port de signes d'appartenance religieuse, à des actes de prosélytisme, à la récusation de la mixité tant au niveau des étudiants que des enseignants, à la contestation du contenu des enseignements, à l'exigence de respect des interdits alimentaires, à l'octroi de lieux de culte ou de locaux de réunion à usage communautaire.» se multiplient dans certaines universités.
Ainsi le HCI pense «nécessaire que l'ensemble des établissements publics d'enseignement supérieur intègrent un article dans leur règlement intérieur visant à prévenir les contestations ou récusations d'enseignement». Il recommande «l'insertion de l'étude du principe de laïcité dans les programmes des formations débouchant sur un métier des fonctions publiques d'État, hospitalière ou territoriale ou sur un métier des carrières sanitaires et sociales».
Ce rapport alarmiste qui a déjà rassemblé de nombreux commentaires dans un débat sur la page Facebook de LOR’Actu.fr sème le trouble. Le nouvel Observatoire national de la laïcité a du immédiatement réagir en déclarant le rapport «hors d'actualité». Toutefois ce rapport écrit par le Haut Conseil à l’Intégration est relayé par tous les médias depuis les révélations faites par Le Monde dans la matinée de lundi.
«Ce rapport ne devait pas être communiqué avant la fin de l'année» selon le Haut Conseil à l’intégration. «Ce rapport n'engage que la mission laïcité du HCI qui n'est plus en fonction. Cette question du port du foulard dans l'enseignement supérieur n'est pas à ce stade dans le plan de travail de l'observatoire de la laïcité» s’est indigné le président du nouvel observatoire national de la laïcité.
Cette proposition établie dans ce rapport, d’interdire le voile à l’université pour les étudiants musulmans serait «discriminatoire pour les musulmans». En effet, la loi de 2004 interdit le port des signes religieux dans les écoles maternelles, primaires, collèges et lycées mais pas dans l’enseignement supérieur. Seul le niqab ou le voile intégral sont interdits mais pas le foulard. Par ailleurs, selon une loi de 1984, les étudiants ont le droit d’exprimer leurs convictions religieuses sans créer des troubles ou exercer des pressions sur des autres personnes