13/08/2013 |
Une grande majorité de Français est favorable à contraindre les nageurs à se plier à des contraventions s’ils ne respectent pas les règles de baignade. Ainsi 72% des Français sont pour les contraventions sur les plages…
Suite à une série de noyades survenues sur les plages cet été en France, le préfet de l’Hérault, puis d’autres responsables publics, ont envisagé que les vacanciers qui se baignent en dehors des zones de baignade surveillées ou alors que le drapeau rouge est hissé, soient verbalisés et reçoivent une amende.
Face à ce projet, de nombreuses voix se sont élevées pour souligner la difficulté de mise en œuvre pratique d’une telle mesure (d’une part, seuls des policiers sont autorisés à verbaliser et d’autre part, il ne sera pas aisé de demander leurs papiers à des estivants en maillot de bain…) ; pour les opposants à cette mesure, la plage devant également rester un espace de liberté.
Or, de la même façon que les mesures d’interdiction de fumer sur les plages avaient été plébiscitées par les Français (75 % d’approbation selon un sondage Ifop de juillet 2011), la verbalisation des baignades à risque serait très largement soutenue. 72 % y seraient plutôt favorables car les comportements de ces vacanciers mettent potentiellement en danger la vie des sauveteurs» contre seulement 28 % d’opposés qui pensent que « les policiers auront concrètement beaucoup de difficulté à verbaliser ces baigneurs et que les plages doivent rester un espace de liberté».
La large adhésion à ce projet se retrouve dans toutes les catégories de la population et le clivage politique n’est pas opérant sur cette question puisque 76% des sympathisants socialistes et 78 % de ceux de l’UMP y seraient favorables. Tout au plus note-t-on une réticence une peu plus forte des cadres supérieurs et professions libérales (qui n’y adhèrent « qu’à » 62 %, contre 76 % dans les milieux populaires) et parmi les 18-24 ans (56 % de favorables), sans doute un peu plus adeptes de ce type de baignades à risque.
Les forces de l'ordre ne pouvant être partout, il y aura nécessairement des zones à risques qui seront peu contrôlées. Selon les statistiques, le nombre de noyés en période estivale est stable, depuis une dizaine d'années. De plus, il va falloir répertorier tous les lieux de baignade prohibés, ce qui n'est pas une mince affaire et qui requiert un personnel en nombre.
Alors, cette histoire de contravention est plutôt une esbroufe estivale destinée à contre-balancer la psychose de la noyade.