L’affaire Léonarda revient mardi 7 janvier devant la justice, avec l'examen d'un recours de ses parents en vue d'obtenir un titre de séjour en France. La famille table sur un retour de la jeune fille en France.
L'audience débutera à 9 heures devant le tribunal administratif de Besançon (Doubs), en l'absence des membres de la famille Dibrani qui avaient été reconduits au Kosovo début octobre. La décision du tribunal sera rendue sous deux ou trois semaines, ont indiqué les avocats des parties.
Le père de famille, Resat Dibrani, et la mère, Gemilja, sollicitent, via leur avocate Me Brigitte Bertin, l'obtention d'un titre de séjour "vie privée et familiale" et demandent l'annulation du refus de titre de séjour, portant obligation de quitter le territoire français (OQTF) et fixant le Kosovo comme pays de retour, prononcé à leur encontre par le préfet du Doubs le 19 juin dernier.
La sœur de Leonarda qui vit dans la Meuse avait justifié son choix en octobre dernier elle n’a pas assez de place dans son pavillon pour l’accueillir. En effet, plusieurs médias avaient évoqué l’existence d’une sœur aînée vivant en Lorraine et pouvant l’accueillir. Mais cette dernière avait refusé.
Un retour en Meuse avait été évoqué
«Je ne peux pas l'accueillir. Je la mettrais où ? C'est juste une maison ici, il n'y pas dix maisons», avait-t-elle expliqué par téléphone à l'AFP. Son mari quant à lui justifie aussi ce refus par le manque de place. Il n’y aurait pas de contact direct entre les deux sœurs. Seuls les médias, peuvent donc transmettre l’information. Sa sœur, comme son beau-frère, ils disent tous les deux non à Leonarda.
«La recevoir ? Non. Il n’y a pas assez de place à la maison» affirme le mari de la sœur de Leonarda qui vit dans la Meuse depuis sept ans. «On ne va pas dormir l’un sur l’autre juste pour dire qu’on l’accueil» assure le beau-frère de la collégienne rom expulsée de France. Dans un reportage de France 3 Lorraine, il ajoute «qu’une jeune fille de 15 ans ne pourra pas venir en France seule. Si elle vient avec ses parents, je ne sais pas comment je peux les héberger dans ma maison» affirme-t-il. A la chaîne d’information I>Télé, il lançait «je ne sais pas comment vous pouvez affirmer cela» à la question de savoir s’il peut héberger Léonarda en cas de retour en France. «Une fille de 15 ans venir en France, non» répète-t-il. «Je ne vois pas, je ne pourrai pas, non. C’est une fille de 15 ans, elle n’est pas majeure. Je ne la vois pas vivre chez moi» conclut-il.
La plus âgée des filles Dibrani est en situation régulière et vit à Contrisson, un petit village de 780 habitants dans la Meuse en Lorraine à une quinzaine de kilomètres de Bar-le-Duc. Emina, c'est son nom, vit au sein d'une famille de réfugiés kosovars. Elle est majeure et cohabite dans cette maison avec une dizaine de personnes, toutes réfugiées en France. La sœur de Leonarda partage sa vie avec un fils de la famille Azjavi qui occupe ce pavillon. Ils y sont installés depuis 2006 et bénéficient d'un titre de séjour depuis 2003 à en croire Le Point.
VIDEO. Leonarda "ne perd pas espoir" de rentrer en France