La rentrée prochaine sonnera le temps des suppressions de postes d’enseignants dans toutes les académies du pays. La plus importante jamais connue. 16 000 profs menacés en France et 822 dans l’académie Metz-Nancy. Les manifestations organisées dans la région ont peu mobilisé tandis que Luc Chatel, ministre de l’Education Nationale annonce ses plans.

Entre 300 et 650 personnes dans les rues à Metz

Hier les défilés ont rassemblé entre 10.300 (police) et au moins 13.300 (syndicats) personnes, selon un décompte partiel effectué à 18H00 par les bureaux de l'AFP à Paris et en province portant sur 22 villes. Les Enseignants, lycéens, parents d'élèves et étudiants étaient appelés par un collectif de 25 organisations à dire leur opposition aux 16.000 nouvelles suppressions de postes à la rentrée de septembre 2011.

50.000 postes ont été supprimés depuis 2007 (sur 850.000 enseignants environ) et 822 suppressions de postes prévues dans l’académie Metz-Nancy. Les manifestations ont réunies 500 à 1 000 enseignants et parents d'élève hier à Nancy, ils étaient 250 à Epinal et 300 à 650 dans les rues messines. Selon les syndicats, la région Lorraine est « celle qui paye le plus lourd tribut en termes de suppressions de poste. ». Devant Lille qui verra partir 806 professeurs ou encore 613 à Versailles. Notre région sera en effet la plus touchée.

Le ministre se justifie : « la quantité n’est pas la réponse aux problèmes (…) »

Luc Chatel justifie sa politique de suppression de postes. Dimanche matin sur Europe 1, le ministre de l'Education a tenu à répondre aux quelques milliers de manifestants. « La quantité n'est pas la réponse aux problèmes du système éducatif », a affirmé Luc Chatel, qui a également comparé la situation actuelle à celle d'il y a vingt ans. « Nous aurons, à la rentrée 2011, environ 35.000 professeurs de plus qu'au début des années 90, alors qu'il y a 540.000 élèves de moins », a-t-il précisé.

Mais le ministre ne s'est pas arrêté là. Pour défendre l'attitude de l'Etat à l'égard du monde éducatif, Luc Chatel a indiqué que le budget qui lui était alloué pour 2011, a augmenté de 1,6% « alors que le budget de la Nation n'évolue pas ». La France continue d'investir « plus dans l'éducation que la moyenne des pays développés », a-t-il conclu.

L’absentéisme sera fortement puni.

Luc Chatel va plus loin ce matin dans son interview qu’il accorde à Europe 1, il a abordé la question de l'absentéisme scolaire et s'est dit favorable à la suppression des allocations familiales. Un décret d'application a d'ailleurs été publié dimanche au Journal Officiel et entrera en vigueur lundi. En avril dernier, Nicolas Sarkozy avait annoncé, lors d'un discours sur la sécurité, que les allocations familiales seraient "systématiquement" suspendues en cas "d'absentéisme scolaire injustifié". Concrètement comment cette réforme sera-t-elle appliquée ? Un élève ayant été absent plus de quatre demi-journées par mois, sans justification, recevra un avertissement. Une rencontre avec les parents destinée à mettre en place un contrat de "responsabilité parentale" sera alors organisé. Et si, le mois suivant, l'élève ne redevient pas assidu, l'inspecteur d'académie aura alors "l'obligation" de saisir le directeur de la caisse des allocations familiales qui suspendra le versement des allocations.

Enfin Luc Chatel souhaite  aussi « réinventer l’apprentissage de l’anglais » Il propose la pratique de l'anglais dès 3 ans et est également favorable à un apprentissage de la langue à distance.

POUR ALLER PLUS LOIN – LA CARTE DES SUPRESSIONS DE POSTES A LA RENTREE 2011.