29/04/2014 10:54 |
Le grand-Est de la France est la zone la plus exposée au syndrome de "burn-out". Ce syndrome d'épuisement professionnel touche surtout les femmes et les professions à fortes responsabilités.
Le cabinet Technologia, spécialisé dans la santé et la sécurité au travail, qui est notamment intervenu chez France Télécom après la vague de suicides de 2008-2009, a réalisé sa propre enquête. Il s'agit d'un sondage effectué auprès de 1 000 actifs, dont les résultats ont été publiés en janvier dernier. Les résultats montrent notamment que l'Est de la France est très concerné par ce phénomène, d'avantage que d'autres régions comme le sud, l'ouest ou le sud-est. Et même Paris et l'Ile-de-France !
3,2 millions d'actifs exposés
Selon cette étude, 3,2 millions d'actifs en France sont exposés au risque du burn-out. C'est à dire le syndrome de la dépression liée notamment au travail. Il s'agit d'un syndrome d'épuisement professionnel qui a des effets similaires à la dépression. Parmi les zones les plus exposées, l'Est et le Nord avec la Lorraine, l'Alsace, la Champagne-Ardenne ou encore les départements du Nord. Dans ces secteurs, 17,6% des actifs seraient exposés. Le Sud-Est est exposé à hauteur de 17,2%, tandis que l'Ouest affiche un taux d'exposition de 15,9%, le Sud et Sud-Est 14,9% et enfin Paris-Ile-de-France 13%.
Toujours selon cette étude, les femmes se sentiraient bien plus "vidées émotionnellement" avec un taux de 21% contre 11% pour les hommes seulement. Les plus touchés sont les "seniors" de plus de 50 ans. Les moins concernés sont ceux qui débutent leurs carrières professionnelles (15-29 ans). Parmi ceux qui se trouvent soumis à un "travail excessif", on trouve en tête les agriculteurs, les artisans-commerçants et chefs d'entreprise, les cadres et professions supérieures dont les enseignants de l'Education Nationale ou encore les ouvriers.
"Les actifs qui tombent d'épuisement professionnel sont souvent les meilleurs éléments, les piliers d'une société", note Jean-Claude Delgènes, président du cabinet qui a conduit cette étude. Il s'agit d'individus "motivés, consciencieux, enthousiastes, créatifs, ambitieux", énumère Agnès Martineau-Arbes, médecin du travail et consultante pour Technologia, dans L'Express. Comment éviter ce burn-out ? "Les mutations du travail doivent être encadrées" selon Jean-Claude Delgènes. Et si elles rendent malade un individu, "celui-ci doit être dédommagé", insiste-t-il, plaidant pour une reconnaissance du burn-out comme une maladie professionnelle. Reste que le gouvernement, qui a lancé une mission ministérielle sur le sujet fin mars, ne semble pas disposé à aller dans ce sens.