Départementales : le FN reste en tête mais recule, la droite victorieuse au second tour
Le Front national est toujours en tête des sondages à deux semaines des élections départementales. Le parti de Marine Le Pen dépasse le plafond des 30% au premier tour mais recule. Au second, c’est une vague bleue UMP-UDI qui l’emporte, occasionnant un basculement de nombreux départements à droite. La gauche sortirait affaiblie de ces élections, selon un sondage Odaxa pour RTL publié ce lundi.
Ça se resserre au premier tour entre le FN et l’UMP (2 points d’écart contre 6 la semaine dernière) mais, même s’il recule sensiblement (-2 points), à 15 jours du premier tour, le parti de Marine le Pen est toujours en tête et toujours au-dessus de la barre des 30%. Même si un croisement peut encore s’opérer pour la première place symbolique, le FN a toutes les chances de faire mieux qu’aux européennes et de battre son record historique à une élection au premier tour.
Le FN au plus haut au premier tour
Pour le second tour, les reports de voix annoncent surtout un raz de marée pour l’UMP et une déroute historique pour le PS. La «vague bleue» ayant toutes les chances d’aller au-delà d’une «simple» inversion du rapport de force national (60/40), le PS pouvant perdre plus de la moitié des départements qu’il détient aujourd’hui. Petite consolation toutefois, de bonnes réserves de voix à gauche lui offriront des possibilités de «sauver les meubles» au second tour dans les cantons où il pourra se maintenir. Une fois de plus, la prééminence du FN est confirmée au premier tour des élections départementales qui auront lieu dans deux semaines.
Toujours premier parti de France avec plus de 30% des intentions de vote dans le sondage Odoxa-RTL (31%), le Front national aborde ce scrutin en position de force, même s’il recule (-2 points) et même si la campagne peut encore faire bouger les lignes dans son duel avec l’UMP. En effet l’écart s’est déjà nettement resserré par rapport à la mesure effectuée la semaine dernière (2 points contre 6 points), et le FN dispose de l’électorat sociologiquement le plus enclin à l’abstention (jeunes et catégories populaires).
Course serrée entre le FN et la droite, le PS serait atomisé
Le 22 mars prochain il est donc encore possible que le FN finisse par passer sous la barre des 30% et soit même devancé sur le fil par l’UMP. Mais même si cela arrivait, il est certain que le premier tour consacrera de toute façon un succès historique pour le parti de Marine le Pen qui devrait battre son précédent record des européennes. En revanche, cette victoire symbolique du FN au premier tour ne se traduira pas au second tour par le gain de nombreux départements. Malgré ses très hauts scores de premier tour, le FN peut très bien ne gagner aucun département.
Tout au plus peut-il est espérer gagner 1, 2 ou 3 des départements sur la dizaine qu’il vise parmi le Var, le Vaucluse, le Gard, l’Hérault, la Somme, l’Aisne, le Pas-de-Calais ou encore l’Oise. Bien que toujours devancée par le FN au premier tour, c’est bien l’union de la droite UMP-UDI qui sera le grand vainqueur de ces élections. C’est ce que confirme ce sondage Odoxa-RTL qui propose une mesure précise et assez inédite des préférences pour les seconds tours des électeurs PS, UMP et FN dans chacune des configurations de duel entre les partis qu’ils ne supportent pas.
Alors que les électeurs du PS au premier tour se mobiliseraient nettement pour l’UMP au second dans le cas d’un duel UMP/FN – 52% voteraient UMP, 8% FN et 40% s’abstiendraient – les électeurs de l’UMP, eux, ne se mobiliseraient pas pour faire barrage au FN en cas de duel PS-FN.
Dans cette hypothèse d’un duel PS-FN au second tour, les électeurs UMP-UDI du premier tour seraient même symboliquement un peu plus nombreux à préférer le FN au PS (28% contre 27%) et surtout, 45% d’entre eux s’abstiendraient. Auprès de ceux d’entre eux qui feraient un choix on serait donc à 51% pour le FN contre 49% pour le PS… Enfin, dans l’hypothèse d’un duel « classique » PS-UMP qui sera sans doute plus souvent l’exception que la règle, les électeurs FN ne renverraient pas exactement dos à dos « l’UMPS », ils seraient 10 fois plus (50% contre 5%) à préférer l’UMP au PS, 45% préférant s’abstenir.
Au second tour, le PS perdrait la moitié des départements
Second enseignement de ces croisements : le PS sera souvent absent des second tours mais pourrait disposer de réserves de voix à gauche tout à fait honnêtes là où il parviendra à se maintenir, surtout lorsque ce sera face au FN. Il peut donc espérer au second tour limiter, un peu, l’ampleur du tsunami du premier tour Si le PS au pouvoir déplaît énormément aux électeurs de la « gauche de la gauche », la diabolisation du FN marche toujours à plein auprès d’eux ! 70% de ceux qui ont voté extrême-gauche au premier tour se mobiliseraient pour le PS au second tour en cas de duel PS-FN. Mais même en cas de duel du PS face à l’UMP, les réserves de voix du PS sont tout à fait honnêtes, 65% des électeurs d’extrême-gauche du premier tour envisageant de le soutenir. En moyenne nationale, les duels PS-FN ont plus de chances d’être gagnés par le PS tandis que les duels UMP-PS devraient l’être plus souvent par l’UMP.
Ainsi, l’UMP-UDI, bien que pour le moment toujours relégué à la deuxième place au premier tour est dans la configuration idéale pour le second tour : en cas de duel avec le FN, les binômes UMP-UDI bénéficieraient d’un large vote des électeurs du PS (52% contre 8% au FN et 40% s’abstiendraient ; soit 87% du vote de ceux qui ne s’abstiendraient pas) et de plus de voix que le FN de la part de l’extrême-gauche (28% contre 16%) comme des abstentionnistes (38% contre 16%).
Enfin, le dernier enseignement de cette analyse croisée et que «l’UMPS» cher aux Le Pen père et fille ne fonctionne pas vraiment en la circonstance auprès de leurs électeurs : confronté au PS au second tour, l’UMP-UDI bénéficierait très largement des voix des électeurs FN du premier tour. Ces derniers seraient 10 fois plus nombreux à voter UMP plutôt que PS au second tour (50% contre 5%) et ne seraient finalement pas spécialement plus nombreux à s’abstenir (45%) que les autres électorats. Ce qui se dessine au second tour est donc une très large victoire de l’UMP-UDI, un relatif reflux du FN après un premier tour de toute façon historique – que le FN soit premier ou qu’il soit finalement relégué à la seconde place – et un relatif « sauvetage des derniers meubles » par le PS après sa bérézina du premier tour.
0 Commentaire