Jean-Marie Le Pen assure que sa fille Marine est manipulée par "le système"
Le président d’honneur du Front national s’est défendu ce vendredi matin sur RTL après l’interview de sa fille la veille au soir au 20H de TF1. L’invitant à quitter la vie politique, Jean-Marie Le Pen a assuré vouloir «se défendre» et «attaquer».
Sur RTL ce vendredi matin, Jean-Marie Le Pen a assuré que "je vais m'y défendre et attaquer aussi", évoquant la commission de discipline à laquelle il est convoqué par sa fille. "Cette suggestion de Marine Le Pen me laisse pantois. Je n'arrive pas à comprendre les causes dans cette action, elle est en train de dynamiter sa propre formation. Elle avait la chance d'avoir une unité et des résultats conquérants, et créé une difficulté majeure avec le président d'honneur, fondateur de son parti, qui est aussi son père, sous des prétextes légers et qui ne justifient pas son action."
"Je défendrai ma candidature en Paca"
Pour lui, en prenant ainsi ses distances, "Marine Le Pen est en train de se soumettre au système, en tout cas elle en prend le risque". Et de souligner "l'influence" de Florian Philippot, "pièce rapportée relativement récente au FN". Dans "l'opération" que mènerait selon lui sa fille, "il y a derrière sans doute monsieur Philippot".
Malgré les tentatives de Marine Le Pen et de la direction du FN, le président d'honneur n'a pas l'intention de cesser son activité politique: "je suis élu", rappelle-t-il. "Je défendrai ma candidature en Paca devant le bureau politique, sans trop d'illusions". Et si le bureau politique rejette sa candidature, Jean-Marie Le Pen pourrait se présenter quand même: "c'est à voir, c'est sur le champ des réflexions", dit-il.
Une procédure disciplinaire engagée contre Jean-Marie Le Pen
Marine Le Pen a annoncé sur TF1 au 20H ouvrir une procédure disciplinaire à l’encontre du président d’honneur du parti, son père Jean-Marie Le Pen. Elle a dénoncé «une surenchère de provocations» qui sont selon elle «préméditées». Après la publication de l’interview polémique au journal d’extrême droite Rivarol, où il fait l’apologie du régime du Maréchal Pétain et s’en prend à Manuel Valls, la présidente du FN assure vouloir sanctionner son père.
Pour elle, les responsables du Front national «n’ont pas de droits supplémentaires» par rapport aux militants ou aux candidats qui peuvent aussi être sanctionnés ou exclus du parti. «Nos militants et nos électeurs ne comprennent pas pourquoi leur président d’honneur s’acharne à tenir ces propos qui sont en dehors de la ligne du parti» a assuré sur TF1 Marine Le Pen.
Marine Le Pen invite son père à quitter la vie politique
«J’ai des désaccords anciens et profonds» avec Jean-Marie Le Pen a assuré sa fille. «Il n’agit plus comme un responsable d’un mouvement politique qui incarne l’espoir de millions de Français» a-t-elle taclé, appelant son père à «de la sagesse». «Il joue avec l’spoir politique du pays» a lancé Mme Le Pen au 20H de TF1. «Il n’y a que le FN qui peut offrir un avenir meilleur aux Français» plaide sa présidente.
Dénonçant une «dérive personnelle» de Jean-Marie Le Pen, elle a assuré qu’il n’était plus en mesure d’être tête de liste FN aux régionales en région Provence Alpes Côte d’Azur. «Je m’oppose à cette candidature, le bureau politique votera le 17 avril» a-t-elle répété. De l’émotion dans la voix, Marine Le Pen a appelé son père à «mettre un terme à ce trouve qu’il créé lui-même» en «se retirant de la vie politique». «Il peut mettre fin lui-même à ce trouble» a-t-elle lancé, lui indiquant clairement la porte de sortie du Front national.
Sur le plan personnel, elle a assuré «ressentir du chagrin comme fille» mais n’a pas voulu s’étendre assurant que c’est «moins douloureux qu’attendre du boulot, payer des vacances pour ses +gosses+ ou vivre avec la peur au ventre quand on est dans les quartiers (…)». Avouant que les mots de Jean-Marie Le Pen «ont fait souffrir», elle a assuré ne pas y souscrire et être en désaccord, dénonçant le choix de support d’interview de Jean-Marie Le Pen. Un «torchon» selon elle.
Pour Florian Philippot, "il faut savoir partir"
Jean-Marie Le Pen «n’aura pas l’investiture du FN en PACA» pour les régionales de décembre, a assuré Florian Philippot ce vendredi matin sur LCI et radio Classique.
«On verra s’il reste au FN ou pas», a-t-il glissé. «Peut-être qu’il faut avoir la sagesse de savoir partir (...) quand on crée un trouble aussi profond». Il «doute» que le cofondateur du FN veuille s’engager «dans une aventure personnelle», en soulignant que pour faire une liste aux régionales «il faut 200 personnes».
«Je travaille avec Marine Le Pen depuis six ans et plus de la moitié de nos adhérents ont moins de trois ans de carte au FN. On est nombreux à être des pièces rapportées» a-t-il répondu aux attaques de Jean-Marie Le Pen, l’accusant d’être une «pièce rapportée récente». «J’ai fait HEC et l’ENA, si j’avais joué un jeu personnel, je ne serais pas venu au FN en 2009 quand il était à 5% dans les intentions de vote. On peut me traiter de tout, sauf d’opportunisme».
L’élu lorrain a assuré qu’il s’agissait d’une «crise dont on se serait bien passé. Mais si elle permet d’assainir les choses et de rappeler des positions fortes de patriotes», alors «oui il en sortira quelque chose. Beaucoup de nos sympathisants attendaient une clarification, elle est venue».
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