Indonésie : le messin Serge Atlaoui condamné à la peine de mort sera exécuté
Le Français de 51 ans, arrêté en 2005 et condamné deux ans plus tard à la peine capitale pour trafic de drogue, demandait un procès en révision. L’homme est originaire de Metz (Moselle).
La Cour suprême d'Indonésie a rejeté l'ultime recours d'un Français condamné à mort pour trafic de drogue, qui demandait un procès en révision, a déclaré mardi l'un des trois juges qui ont participé à la prise de décision.
"Une formation collégiale de trois juges a rejeté un recours en révision du Français Serge Atlaoui dans le couloir de la mort pour drogue", a précisé le juge Suhadi, qui n'a qu'un patronyme comme nombre d'Indonésiens. "Il n'y a pas de nouveaux éléments, et les raisons avancées dans le recours ne peuvent pas effacer le crime commis par le condamné", a-t-il ajouté.
Arrêté en 2005 dans une usine clandestine de drogue
Serge Atlaoui avait été arrêté en 2005 dans un laboratoire clandestin de production d'ecstasy près de Jakarta et condamné deux ans plus tard à la peine capitale. Cet artisan soudeur de 51 ans s'est toujours défendu d'être un trafiquant de drogue, affirmant qu'il n'avait fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique. L'affaire avait fait grand bruit en Indonésie, et le président de l'époque s'était rendu sur place.
Le Français avait saisi la Cour suprême en espérant obtenir un procès en révision, estimant qu'il ne méritait pas la peine de mort.
La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait déjà reçu l'ambassadeur d'Indonésie à Paris. Il lui avait fait part de son «extrême préoccupation». Et il avait demandé à l'Indonésie d'examiner le dossier «sans précipitation».
"Mon mari n’est pas un trafiquant de drogue"
Sabine Atlaoui, la femme du condamné à mort avait lancé avec émotion un appel au président indonésien Joko Widodo : « Mon mari n'est pas un baron de la drogue. Il ne mérite pas la peine de mort. En votre âme et conscience, n'exécutez pas mon mari », a-t-elle dit lors d’une conférence de presse la semaine dernière.
Sur BFM-TV ce mardi, l’avocat du condamné à mort a assuré que l’Union européenne devrait «tout faire» pour sauver son client. Il s’est dit «dégouté» et «abasourdi» par la décision de la Cour Suprême. «On va continuer à se battre» a-t-il ajouté, alors que plus rien ne s’oppose à son exécution.
(Avec AFP)
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