L'apprentissage de l'allemand menacé, les classes européennes également
Najat Vallaud-Belkacem a présenté son projet de réforme du collège au Conseil Supérieur de l'Education le 10 avril 2015. Depuis, les inquiétudes planent sur les classes européennes et sur l'apprentissage de l'allemand.
Suite à la réforme du collège proposée par la ministre de l'Education Nationale, Najat-Vallaud Belkacem, les classes bilingues et les classes européennes sont en voie de disparition.
Les classes bilangues en voie de disparition
En effet, la ministre veut supprimer les classes bilangues qui permettaient aux élèves d'étudier deux langues vivantes dés leur entrée au collège, en sixième. Désormais, tous les élèves commenceront à apprendre une deuxième langue à partir de la cinquième à raison de... deux heures par semaine. Une décision qui est très loin de faire l'unanimité auprès du corps enseignant, et plus particulièrement des professeurs d'allemand qui font preuve d'une réelle "inquiétude".
Alors que la Commission Européenne pointe du doigt le faible niveau en langues étrangères des élèves français (seulement 14% des lycéens maîtrisent une première langue), cette annonce de la ministre ne rassure pas les professeurs de langue. Selon eux, l'allemand est une langue "exigeante" nécessitant de nombreuses heures d'apprentissage. En commençant l'apprentissage de la langue en cinquième à raison de seulement deux heures par semaine, les élèves voient leur chance de maîtriser la langue diminuer une fois arrivés en terminale.
La fin des sections européennes
Jugées trop "élitistes" par Najat Vallaud-Belkacem, les sections européennes vont disparaître, en même temps que les classes bilingues. Les sections européennes étaient un moyen de renforcer l'apprentissage d'une langue étrangère à travers des heures de cours supplémentaires au collège ainsi que l'enseignement d'une discipline non-linguistique en langue étrangère au lycée.
Selon la minsitre, ces classes sont trop élitistes et ne profiteraient alors qu'aux familles plus aisées. Pour d'autres, la suppression de cette section européenne dans l'enseignement public serait un réel danger, contraignant ainsi de plus en plus les élèves à s'inscrire dans des établissements privés, au détriment de la mixité sociale.
Un lien franco-allemand fragilisé
L'ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault a fait part de son inquiètude à l'actuelle ministre de l'éducation. Monsieur Ayrault, également ancien professeur d'allemand, assure que l'apprentissage de l'allemand est "au coeur de la coopération franco-allemande" et que la renforcement des liens avec l'Allemagne passe aussi par "l'apprentissage de sa langue".
En Lorraine et plus particulièrement en Moselle, l'apprentissage de l'allemand demeure une véritable valeur ajoutée sur le CV des étudiants. Le député-maire (UMP) de Sarreguemines, Celeste Lett, espère bien faire changer les choses et selon lui la suppression des classes bilangues ainsi que des sections européennes allemandes entraîneraient "la mort inéluctable d'une langue qui est très largement utilisée dans les relations commerciales entre les deux pays".
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