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CRS "épuisés" par le plan Vigipirate: le ministère propose une augmentation de 2 euros

Nancy - 21/04/2015 12h19 - mis à jour le 21/04/2015 12h25
LORACTU.fr La Rédaction
CRS "épuisés" par le plan Vigipirate: le ministère propose une augmentation de 2 euros
Société
PHOTO : ILLUSTRATION/ LORACTU.fr

Le ministère de l’Intérieur a reçu les syndicats de police en colère après l’épuisement physique et moral des CRS mobilisés sur le plan Vigipirate depuis les attentats du mois de janvier. A Nancy (Meurthe-et-Moselle), la compagnie est également concernée par ce «burn-out».

Les syndicats de police expriment leur mécontentement ce mardi matin. Selon le syndicat Unsa-Police, qui se revendique apolitique, l’Intérieur a proposé de revaloriser l’indemnité journalière d'absence temporaire (IJAT) des CRS de 30 à 32 euros, soit deux euros d’augmentation. Pour le syndicat, ses revendications étaient «simples». Il voulait que l’emploi soit «revu dans le cadre du plan vigipirate et cela concerne non seulement les CRS mais toute la Police Nationale» et que «le ministère reconnaisse le travail des CRS en procédant à une augmentation substantielle de l’IJAT (Indemnité Journalière d’Absence Temporaire)».

Résultat, le ministre de l’Intérieur propose en effet une hausse, mais de deux euros seulement. Une revalorisation toutefois «historique» dans le temps puisqu’elle n’avait pas augmenté depuis dix ans.  Selon Philippe Capon, secrétaire général d'Unsa-Police, cette proposition de hausse est « scandaleuse» et «inadmissible».

A Nancy, des CRS en "burn-out total"

Selon Nicolas Comte, responsable d’Unité police SGP-FO (second syndicat de gardiens de la paix et de CRS), il y a un «ras-le-bol» chez les CRS sur «l’emploi très tendu des effectifs» en raison de Vigipirate. Ils se disent «épuisés», selon lui, et «inquiets sur les possibilités de tenir à long et moyen terme à ce rythme». «Il faut donner des signaux, ouvrir des négociations», a demandé le syndicaliste, ce qui a été commencé la semaine dernière selon lui. «On a tapé sur les repos et la formation, les CRS n’en peuvent plus», a assuré M. Comte.

Depuis les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, 10 500 militaires protègent 830 «sites sensibles» en France dont 310, principalement juifs, en Ile-de-France. Un millier de CRS en moyenne sont mobilisés chaque jour, selon les sources syndicales. Cette mobilisation sans précédent, qui entraîne aussi d’importants surcoûts budgétaires, menaçait toutefois d’épuiser les effectifs soumis à rude épreuve, avaient indiqué plusieurs sources lors de cette annonce gouvernementale.

A Jarville-la-Malgrange (Meurthe-et-Moselle), en banlieue de Nancy, trente-neuf CRS de la compagnie ont consulté leur médecin traitant ce mardi matin pour obtenir un arrêt maladie. Au total, seulement 20 hommes sur 59 de la compagnie avaient pu être envoyés vers la région parisienne après le long week-end de Pâques.

"Une extrême tension", reconnaît Cazeneuve

Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait défendu sa politique au début du mois d’avril sur I>Télé, reconnaissant une «extrême tension» dans les effectifs de police depuis les attentats de Paris. «Nous mobilisons 233 millions d’euros pour la police, la moderniser et renforcer les effectifs» avait-t-il estimé sur la chaîne d’information, pointant la droite qui a supprimé «13 000 emplois de 2007 à 2012».

«Je partage la préoccupation des policiers» avait-t-il assuré, précisant poursuivre «l’agenda social» avec les représentants syndicaux. «Les policiers ont en eux-mêmes une force (…) pour protéger la République» a poursuivi le premier flic de France. Il veut régler ce problème avec «confiance, sérénité» avait dit M. Cazeneuve sur I>Télé.

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