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Indonésie : Serge Atlaoui bénéficie d'un sursis avant son exécution, 300 personnes mobilisées à Metz

Metz - 25/04/2015 20h53 - mis à jour le 27/04/2015 17h04
LORACTU.fr La Rédaction
Indonésie : Serge Atlaoui bénéficie d'un sursis avant son exécution, 300 personnes mobilisées à Metz
Société
Metz (Moselle), samedi 25 avril 2015. 300 personnes mobilisées dans la ville d'origine de Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie PHOTO : VILLE DE METZ

Le messin condamné à mort en Indonésie a finalement bénéficié d'un sursis alors qu'il figurait sur la liste des dix condamnés à mort cette semaine. A Metz (Moselle), dans sa ville d'origine, 300 personnes étaient mobilisées devant l'hôtel de ville. 

Le Français Serge Atlaoui, qui faisait partie depuis des semaines des neuf étrangers condamnés à mort pour trafic de drogue en Indonésie dans l’attente d’une exécution imminente, ne figure pas sur la liste qui va être annoncée sous peu, a fait savoir samedi le Parquet général de Jakarta.

Interrogé par l’AFP qui lui demandait si le Français allait être exécuté avec les autres étrangers, parmi lesquels deux Australiens et une Philippine, le porte-parole du parquet, Tony Spontana a répondu simplement: «non».

Contrairement aux autres représentations diplomatiques en Indonésie -- d’Australie, du Brésil, des Philippines et du Nigeria --, la France n’a pas été convoquée au complexe pénitentiaire de Nusakambangan, où les détenus de ces pays ont été placés à l’isolement en vue de leur imminente exécution.

L’absence de convocation pour la France est liée à une procédure encore «en cours» devant le tribunal administratif de Jakarta, a déclaré à l’AFP un porte-parole du ministère indonésien des Affaires étrangères, Armanatha Nasir.

L’avocate indonésienne d’Atlaoui, âgé de 51 ans, avait saisi le tribunal administratif de Jakarta pour contester l’absence de motivation dans la décision du président indonésien Joko Widodo, qui a rejeté la demande de grâce d’Atlaoui, ainsi que celles d’autres condamnés à mort pour trafic de drogue. Aucune date d’audience n’a été fixée à ce jour.

300 personnes mobilisées à Metz pour soutenir Serge Atlaoui

Dans un entretien vidéo à l'AFP depuis l'Indonésie, Sabine Atlaoui avait demandé "une énorme mobilisation, parce qu'on est dans une situation où les recours actuels et possibles ne sont pas suspensifs, donc que les exécutions peuvent avoir lieu à n'importe quel moment à partir de maintenant".

"Aujourd'hui il est clair qu'on est dans l'obligation de nous faire entendre avec à nos côtés la France" qui doit "protéger mon mari de toute exécution, pour qu'il puisse continuer à se défendre, à se battre", a-t-elle ajouté, jointe par Skype depuis sa chambre d'hôtel à Cilacap, en Indonésie. A Paris un rassemblement était prévu samedi à 15H00, place Edmond Michelet, près de Beaubourg, à l'initiative de l'association Ensemble contre la peine de mort. Il a réuni environ 300 à 500 personnes. 

Un autre rassemblement, organisé par des proches de Serge Atlaoui, notamment ses frères et soeurs, se tenait à Metz, sa ville d'origine, également samedi après-midi. Fin mars, deux premiers rassemblements de soutien à Serge Atlaoui, près de l'ambassade d'Indonésie à Paris et devant la mairie de Metz, avaient à peine réuni 200 personnes au total.

Hollande et le gouvernement se mobilisent et font pression

Mais les événements se sont dramatiquement accélérés depuis mardi avec le rejet par la Cour suprême d'Indonésie de la demande de Serge Atlaoui d'une révision de son procès. Il risque d'être fusillé dans les prochaines semaines, ce qui ferait de lui le premier Français exécuté depuis près de 40 ans.

François Hollande a lancé mercredi un "appel" à l'Indonésie pour que Serge Atlaoui ne soit pas exécuté.  Son exécution serait "dommageable pour l'Indonésie, dommageable pour les relations que nous voulons avoir avec elle", a déclaré le chef de l'Etat, pour qui "la peine de mort ne doit plus être prononcée dans aucun pays du monde". Des menaces contre l'Indonésie repetées par l'exécutif et le gouvernement cette semaine et ce week-end. 

Serge Atlaoui, un artisan soudeur de 51 ans et père de quatre enfants, est incarcéré depuis dix ans en Indonésie. Il a toujours clamé son innocence, affirmant qu'il n'avait fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique, qui abritait en réalité une fabrique clandestine d'ectasy.

(Avec AFP)

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