Metz Métropole va augmenter la taxe d’habitation et foncière en 2016

Politique

Photo : Metz Métropole/ David Hourt

Alerte rouge pour les finances de Metz Métropole. Les impôts locaux de l’agglomération visant les ménages (taxe d’habitation et taxe foncière) vont augmenter en 2016. Les taux d’augmentation n’ont pas encore été décidés avant un vote prévu jeudi en commission des finances. Metz Métropole est confronté à une forte dette, à une baisse des dotations de l’Etat (3,5 millions d’euros/an) et la construction du centre des congrès. Ces dernières années, l’agglomération a multiplié les hausses d’imposition. D’abord en 2009 avec la création d’une fiscalité sur les ménages (taxe foncière et taxe d’habitation), son doublement en 2011, la diminution de l’abattement général en 2014 et l’augmentation de 11% en 2015 de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères.

Une hausse des impôts qui n’est pas du goût du conseiller municipal de Metz et communautaire, Emmanuel Lebeau (DVD) «Comme j’avais prévenu depuis plus de 5 ans, le mur de la dette laissé par le Mettis est là ainsi que le déficit chronique du budget annexe transport ! En effet, la dette de Metz Métropole a littéralement explosé. Le montant de la dette agrégée est passé en 2009 de 13,5 millions d’euros à plus de 200 millions d’euros en 2015. La dette a été multipliée par 15 en 6 ans» s’indigne-t-il, appelant à abandonner le projet de construction d’un centre des congrès dont le budget dépasse les 60 millions d’euros.

Pour Thierry Horry, maire (Les Républicains) de Marly et président de la commission des finances de Metz Métropole, cette augmentation des impôts est «inévitable». «Contrairement à ce que certains veulent nous faire croire, cette hausse des impôts n’est pas liée à la construction du centre des congrès. Le budget annuel de Metz Métropole s’élève à 200 millions d’euros. Le centre des congrès coûte 60 millions d’euros alors que la part du financement de l’agglo est de 10 millions. Le centre des congrès c’est à la marge» explique M. Horry. «D’ailleurs qu’on fasse ou non le centre des congrès, les impôts augmenteront quand même» estime-t-il.

"On n’a pas le choix", selon Thierry Horry

Assurant que des «arbitrages sont encore en cours», Thierry Horry espère que «le pourcentage de la hausse des impôts sera à un chiffre» en dessous des 10%. En septembre 2015, le chiffre de 22% avait été officiellement avancé. «Il faut comprendre que des choix difficiles doivent être actés. Soit on n’augmente pas les impôts mais on arrête d’aider l’Université qui n’entre pas dans notre champ de compétences, on arrête de financer l’Opéra-Théâtre, soit on fait le choix d’une hausse de la fiscalité nous permettant d’avancer…» explique M. Horry.

En 2014 et en 2015, les économies (personnel, fonctionnement, événementiel, communication…) s’élèvent à 6 millions d’euros. «Mais ce n’est pas suffisant» déplore Thierry Horry, assurant que la baisse des dotations de l’Etat impacte de manière brutale l’agglomération. «Nicolas Sarkozy avait gelé les dotations, M. Hollande a décidé de les baisser» accuse le maire Les Républicains. Outre les derniers investissements qui plombent la dette de Metz Métropole (Centre Pompidou, réseau de transport Mettis…), M. Horry évoque aussi de futurs chantiers indispensables : la rénovation du toit de l’Opéra-Théâtre ou encore l’aménagement du plateau de Frescaty (ex-BA 128) qui «continue d’accueillir des entreprises».

Pour Nathalie-Colin Oesterlé (UDI), «les mauvais choix et les déficits structurels de ‪Metz Métropole n'ont pas à être subis par les familles de l'agglomération messine. Faire de la politique autrement, ça commence par là: assumer ses choix et cesser de ponctionner toujours davantage les contribuables pour venir financer des projets démesurés et dont la pertinence reste à ce jour à démontrer» déplore la conseillère municipale de Metz.