A Metz, le "père-cent" sous très haute surveillance en plein état d’urgence
Les lycéens fêtent ce mercredi le «père-cent», une fête déguisée dans les rues de Metz (Moselle) cent jours avant l’épreuve du baccalauréat. La préfecture de Moselle et les établissements ne cautionnent pas du tout l’événement alors que l’état d’urgence est toujours en vigueur.
La tradition ne tiendra pas compte des consignes du rectorat, des établissements ou encore de la préfecture. Plusieurs centaines de lycéens vont se réunir – sous la pluie – ce mercredi matin dans les rues du centre-ville de Metz pour fêter le «père-cent». Le rassemblement bruyant et souvent alcoolisé vise à fêter et décompresser cent jours avant la tant attendue épreuve du baccalauréat pour els élèves de terminale. La préfecture de Moselle n’a pas autorisé la manifestation alors que l’état d’urgence en vigueur au lendemain des attentats du 13 novembre s’applique toujours jusqu’en juin.
Le rectorat de l’académie Nancy-Metz a rejeté toute initiative de «père-cent» à l’extérieur des établissements et a indiqué que les élèves absents sans raison valable ce mercredi seront sanctionnés. Même si l’interdiction est en vigueur, 2 500 à 3 000 lycéens sont attendus dans les rues de la ville ce mercredi. Des forces de police plus importantes que d’habitude sont déployées, selon une source policière qui indique que des élèves volontaires assurent aussi la «sécurité» au sein du cortège. La préfecture et la police insistent surtout sur l’interdiction de se masquer le visage, de porter des armes factices (épées, armes à feu…) ou encore de faire usage de pétards et feux d’artifices.
- Les élèves peuvent être sanctionnés -
Les autorités sont très prudentes à cause des dérapages du Père Cent de Nancy (Meurthe-et-Moselle) en 2014 où des lycéens ivres et surexcités ont affronté des CRS en plein jour et en plein centre-ville. Les dérapages avaient donné lieu à une vive polémique remettant en cause l’organisation de la manifestation qui s’était déroulée dans le calme l’année suivante. Outre ce dérapage, les attentats de novembre dernier ont changé la donne pour les manifestations sur la voie publique alors que l’état d’urgence permet au préfet d’interdire tout rassemblement.
L’année dernière, le préfet de Moselle avait refusé de reconnaître l'organisation d'un Père Cent officiel à une association qui n'avait pas les "épaules assez solides" mais assurait ne pas vouloir interdire cet événement qui "aura lieu de toute façon".
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