Enfant oublié par le périscolaire à Metz: la mère maintient sa plainte

Société

(PHOTO: ILLUSTRATION/ LORACTU.fr)

La mère de l’enfant qui a été oublié par le personnel du périscolaire d’une école primaire de la ville entend maintenir sa plainte déposée au commissariat de police vendredi soir. Le 4 mars dernier au matin, comme tous les jours, elle dépose son fils Corentin*, âgé de 7 ans, en classe de CP à l’école Notre-Dame situé à 500 mètres du domicile familial, au centre-ville de Metz. «A mon arrivée à l’école, on est venu me voir en m’indiquant que l’institutrice de mon fils est malade. Elle est absente». La mère de famille, agent immobilier au Luxembourg n’a d’autre choix que de laisser son fils à l’école qui sera intégré «sans problème» à la classe de CE1 pendant la journée.

A midi, il intègre la cantine comme chaque jour. Mais c’est la fin d’après-midi qui se corse pour l’enfant de sept ans. A la fin des cours, Corentin doit normalement rejoindre le périscolaire pour des activités dans l’attente de sa mère qui rentre tard à Metz. Chaque soir, des milliers d’enfants sont pris en charge après les cours pour garder plus tard les élèves dont les parents finissent après 18H. «Mon fils ne savait pas où aller, il n’a vu personne lui dire d’aller au périscolaire. Il est alors allé devant l’école, m’attendre comme ça peut être le cas quand j’ai quelques minutes de retard. A un moment, il se retrouve seul» sans que sa mère ne vienne. Normal, elle est encore au travail et pense que son fils est au périscolaire.

Rapidement, l’enfant pense qu’il peut rentrer chez lui et que sa mère y est sans doute. «A cet âgé, les enfants n’ont pas de notion du temps. Il ne savait pas quelle heure il était, ni combien de temps il m’a attendu». N’ayant pas les clés de chez lui, l’écolier va attendre dans l’immeuble. En vain. Il revient devant son école situé à quelques encablures: là aussi personne.

«Mon fils qui se trouvait fatigué a décidé de se réfugier au salon de coiffeur où j’ai l’habitude de l’emmener. Il s’est endormi tout habillé de sa veste et de son bonnet sur un siège alors que le salon était rempli de clients» assure la mère de famille à LORACTU.fr. «Le coiffeur n’a rien vu, il était occupé avec ses clients». Ce n’est qu’à la fin de sa journée que le professionnel appelle l’oncle du jeune garçon. La mère reçoit un appel vers 18H et tombe de sa chaise.

- Des excuses de la ville -

Vendredi soir, la mère de famille a porté plainte. Une plainte «maintenue» malgré les excuses de la ville de Metz qui gère les écoles et les activités périscolaires. «Je veux que cet événement serve d’exemple pour que ça n’arrive pas à d’autres… Il aurait pu être enlevé, renversé par une voiture. Le centre-ville est dangereux pour un enfant de 7 ans seul et livré à lui-même» poursuit-elle. Inquiète, elle n’a pas mis Corentin à l’école depuis lundi mais y retournera dès demain. «D’ailleurs je ne suis pas rassurée… Lundi, j’appelle l’école pour dire que mon fils ne viendra pas. En fin d’après-midi le périscolaire me joint pour me demander où est mon fils. Il était avec moi bien sûr… Preuve qu’il y a un vrai problème de communication dans cette école» s’alarme la travailleuse frontalière.

L’adjointe au maire en charge de l’Education, Danielle Bori, a présenté ses excuses à la mère de famille reconnaissant une erreur d’organisation. «Son institutrice était absente vendredi, alors l’enfant s’est retrouvé toute la journée dans une autre classe. Il ne venait au périscolaire que depuis peu, alors il est parti, par habitude je pense, dans le flux des enfants sortants (…)». «Nous allons faire le nécessaire pour que ce genre de chose n’arrive plus, évidemment. Nous en profiterons pour revoir les protocoles et renforcer encore le pointage».

La brigade des mineurs de la police nationale est chargée de l’enquête. 

* le pénom de l'enfant a été modifié