Les commerçants de Metz en colère contre François Hollande et Angela Merkel

Metz - 07/04/2016 11h17
Lu 18 118 fois -   LORACTU.fr La Rédaction
Les commerçants de Metz en colère contre François Hollande et Angela Merkel
Economie
La rue des Clercs, l'une des artères commerçantes du centre-ville de Metz aux couleurs du sommet franco-allemand.

La ville de Metz est sous haute surveillance ce jeudi pour le dix-huitième sommet franco-allemand en présence de François Hollande et d’Angela Merkel et d’une quinzaine de ministres. Le dispositif de sécurité a obligé certains commerçants et restaurateurs à baisser leur rideau, sans compensation. 

L’organisation du sommet franco-allemand à Metz a provoqué la colère de plusieurs commerçants et restaurateurs, obligés de fermer leurs rideaux ce jeudi en raison d’un dispositif de sécurité hors-norme. Ainsi, le secteur de la Place de la République est complètement bouclé et seules les personnes accrédités (officiels, élus, journalistes) peuvent accéder et franchir les kilomètres de barrières dressés au centre-ville. Les cafés de la Place de la République ont dû remballer leurs terrasses alors que le soleil est au rendez-vous. «C’est une perte sèche, personne ne va nous dédommager» s’agace un cafetier.

Pour assurer une sécurité optimale, les chaises et tables – pouvant servir de projectile en cas de manifestations et d’affrontements avec les CRS – sont rangés. «On peut comprendre les impératifs de sécurité mais on nous a prévenu quelques jours avant alors que l’organisation de ce sommet est officiel depuis des mois» s’agace un commerçant de la galerie République dont les accès sont filtrés par des contrôles policiers. La galerie mène vers le parking du même nom complètement fermé jeudi pour des raisons évidentes de sécurité. Une voiture piégée, une tentative d’infiltration dans l’Arsenal (qui communique avec le parking) où se déroule le sommet… «Aucune option n’est écartée, aucun scénario ne paraît inimaginable au vue de la menace terroriste qui pèse sur la France et l’Europe» assure une source sécuritaire locale.

- Le maire de Metz compte sur la publicité faite à Metz -

Certains commerçants de la galerie ont préféré fermer leurs boutiques, découragés par l’impressionnant bunker qu’est devenu le centre-ville. «De nombreux clients ne viendront pas et feront leurs achats en dehors du centre» prévoit un fleuriste. Ce jeudi matin, Rue Serpenoise et des Clercs qui mènent vers la place fermée, il y avait en effet peu de monde. Pour accéder aux Galeries Lafayette, principale attraction commerçante du centre-ville, des barrages filtrants sont installés aux abords. Les transports en commun qui traversent la place, nœud d’échanges entre plusieurs lignes de bus, sont également détournés. La sortie principale de l’A31 pour accéder au centre-ville est aussi fermée.

«Hollande qui nous demande de travailler plus nous offre finalement des jours de congés forcés et non rémunérés» s’agace un restaurateur contraint à la fermeture dans le secteur République. Pour lui, ce sommet «n’a aucun intérêt» car «Metz ne profitera même pas de la médiatisation ! On ne parlera que d’Hollande et Merkel mais pas de la ville ! Ils ne vont même pas visiter la ville…» s’insurge-t-il. «A Paris, ils sont habitués à ce genre d’événements, ils n’auraient jamais dû le faire ici» poursuit-il. Selon nos informations, la ville de Metz voulait organiser un tour rapide des principaux monuments notamment de la cathédrale et de Pompidou avec Hollande et Merkel pour tenter de s’offrir de belles images à la télévision en France et en Europe mais la sécurité nécessaire aurait été impossible à déployer.

Le maire PS de Metz Dominique Gros se veut rassurant et assure que les commerçants impactés par les mesures sécuritaires pourront «rattraper leurs pertes» à l’occasion notamment de Noël. «Metz va bénéficier d’une importante couverture médiatique, c’est important pour le tourisme» veut croire l’élu local qui a lui-même proposé en octobre dernier à François Hollande l’organisation de ce sommet franco-allemand dans sa ville. 

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2Commentaires

Yves Memel
Yves M. - il y a 3 mois
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...j'espère que les espoirs de Monsieur le Maire de Metz ne seront pas déçus !...Pourtant, une fois arrivé sur le terrain, le simple citoyen non invité au festivités, c'est-à-dire tout le monde, peu hélas en douter !...Metz a été en effet transformé en bunker étanche...On peut éventuellement comprendre, mais là c'était me semble-t-il abusif, lourd...Des uniformes dans tous les coins (avec de continuels "bonne-journée" à prétention convivialles..mdr...) des civils avec des brassards par groupes de trois ou quatre déambulant un peu partout , des barrières, des cars de police et de gendarmerie, manquaient par contre les hélicoptères et le porte-avions De Gaulle... Metz, décidément, un grAnd "Jour de Fête" chaleureux !... "Metz Wilkommen" !...Amusant...Il ne faut pas s'étonner alors que, dans ces conditions, ces gouvernants prennent des décisions complètement déconnectés de la réalité, sans contact avec les populations concernées, même visuel...puisque l'Esplanade, la place de la République étaient par ex interdites à la population... Répondre
Urgo
Victor U. - il y a 3 mois
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Franchement, qui aurait envie de venir à Metz, dans ces circonstances ? C'est littéralement un "Etat de siège". On comprend fort bien la grogne des commerçants, devant cette débauche de mesures sécuritaires, qui pénalise l'économie locale. Mais de cela, le Pouvoir n'en a cure, et cherche par tous les moyens à se redorer le blason. C'est peine perdue ! Répondre
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