La région Grand-Est enterre définitivement le projet de gare à Vandières
Le président de la région Grand-Est a rejeté, dans une interview publiée ce mardi sur LORACTU.fr, le projet de gare d’interconnexion TER/ TGV à Vandières (Meurthe-et-Moselle). Un projet qui avait divisé la classe politique régionale avant qu’une consultation ne tranche en sa défaveur.
Philippe Richert, président (Les Républicains) de la région Grand-Est a envoyé un fer-part de décès officiel à Mathieu Klein et une partie de la gauche actant la mort du projet de gare TGV de Vandières à l’occasion d’une interview publiée ce mardi sur notre site. «Soyons clair, c’est d’abord un dossier de l’Etat ! Il y a un certain nombre de parlementaires socialistes qui demandent à la région de faire Vandières. Mais qu’ils n’oublient pas… c’est à l’Etat et à la SNCF que reviennent la responsabilité de faire cette gare» estime M. Richert.
Avant de défier le pouvoir en place. «Et c’est plutôt les socialistes qui dirigent le pays… non ?» s’agace le président du Grand-Est. «Un référendum a été conduit en Lorraine, il se trouve encore une fois que c’est un responsable de gauche qui en est à l’origine, Jean-Pierre Masseret. Il faut de temps en temps qu’ils reviennent sur terre sans dire n’importe quoi. Il y a eu une consultation dont le résultat est négatif. C’est eux qui l’ont fait, les choses sont faites…» dit le président de la région plutôt habitué au consensus, même avec la gauche.
«Je ne vois pas comment aujourd’hui on peut faire Vandières» tranche Philippe Richert dans cette interview. «Ce que je souhaite c’est que la SNCF clarifie sa position si un jour ce chantier peut être lancé. Je ne suis ni président de la République, ni de la SNCF !» ironise l’ex-élu alsacien.
Mathieu Klein fait pression sur le gouvernement et le nouveau président (LR) de la région depuis son élection pour qu’il relance le projet. «La Champagne-Ardenne et l’Alsace ont une gare d’interconnexion, pas la Lorraine» regrette Klein qui peut compter sur le résultat des élections régionales. La gauche avait massivement appelé à voter Richert face au FN. «Richert sait qu’il doit sa victoire à de nombreux élus et électeurs de gauche. Un projet comme Vandières largement porté par les écologistes ou Mathieu Klein pourrait passer. Mais il ne faudrait pas donner l’impression que c’est un jeu de cadeaux entre politiciens qui monnaient des voix contre une gare (…)» assure un proche de M. Klein. Un «cadeau» qui ne pourrait jamais voir le jour..
- Le département de Meurthe-et-Moselle veut cette gare -
Récemment, le maire (UDI) a nuancé sa position D’abord farouchement opposé à Vandières, il a finalement dit qu’il ne l’était plus précisant toutefois que ce n’était pas la priorité absolue.
Un opposant de poids a œuvré en coulisses pour que ce projet soit mort-né dans les cartons du nouveau conseil régional du Grand-Est. M. Weiten lors d’une émission politique diffusée à la télévision courant février : «ce n’est pas parce qu’on prolonge la DUP qu’on est favorable au projet» a balayé Patrick Weiten, rejetant toute idée de conflits avec le président de la région. L’intéressé est président de la Moselle, historiquement opposée à cette gare, mais aussi vice-président de la nouvelle région ce qui lui confère un poids non négligeable auprès de M. Richert.
«Je lui ai clairement dit (à Philippe Richert, NDLR) que les mosellans et les lorrains se sont exprimés majoritairement contre» avait-il dit sur le plateau de France 3. L’ex-conseil régional de Lorraine avait en effet consulté les habitants en février 2015 où les lorrains – peu nombreux à voter – avaient rejeté le projet dans les urnes.
La gare de Louvigny (Moselle) distance de quelques kilomètres, «accueille 600 000 voyageurs par an. Faut-il investir 200 millions d’euros d’argent public pour une nouvelle gare à quelques kilomètres de la première ? L’argent public doit servir à autre chose» rejette Patrick Weiten. «Comment gagner la confiance des électeurs en faisant le contraire de leur expression ?». «Cette gare n’a aucun sens» dit-il, assurant que la région doit déjà investir 25 millions d’euros dans les TER, dans le maintien des petites gares rurales.
4Commentaires