Affaire Corentin: les parents estiment que l’enquête judiciaire a été "bâclée"
Les parents du petit Corentin, 11 ans, mort après une opération ratée dans une clinique privée de Metz (Moselle) estiment l’enquête judiciaire «bâclée» et demandent que l’affaire soit traitée à Paris, c’est-à-dire un «dépaysement judiciaire».
Les deux parents de Corentin, mort à l’issue d’une opération ratée de l’appendice à la clinique Claude Bernard (privée) de Metz jugent que l’enquête judiciaire a été bâclée du fait de l'importance de l'hôpital dans la région. Selon eux, l’instruction "n’est plus réalisée dans un climat de sérénité et de célérité".
"Les délais incroyablement prolongés de l’instruction, alors que nous sommes déjà à vingt mois du décès de notre enfant, ajoutent-ils, ne peuvent qu’entacher l’émergence de la vérité au cours d’auditions complémentaires et de confrontations que nous réclamons dans cette affaire". Le dépaysement judiciaire doit permettre de renvoyer l'affaire devant un autre tribunal.
L'Ordre des médecins avait prononcé en février 2016, un an et demi après les faits, des suspensions d'exercice de la médecine à l'encontre de deux chirurgiens qui avaient opéré Corentin, un petit garçon mort lors d'une intervention chirurgicale en 2014. Le chirurgien principalement mis en cause dans cette affaire a été interdit d'exercer la médecine pendant 3 ans, selon la décision de la chambre disciplinaire de première instance de l'ordre des médecins de Lorraine. Un autre a été interdit d'exercer pour deux ans, dont un avec sursis.
Corentin, 11 ans, avait été admis le 31 octobre 2014 dans la clinique Claude-Bernard de Metz pour des douleurs au ventre, diagnostiquées comme une appendicite. L'intervention, débutée le 1er novembre, avait été rapidement stoppée lorsqu'un choc avait été constaté à la pose d'un tube utilisé pour des cœlioscopies. Selon une source proche du dossier, à cette occasion l'aorte de l'enfant a été touchée.
Au total, sept praticiens sont intervenus au chevet de Corentin, qui mourra le lendemain au CHU de Nancy, où il n'avait été transféré en urgence qu'au bout de neuf heures d'opération à Metz. Les parents de Corentin ont porté plainte contre X dès le lendemain du décès, et l'instruction est toujours en cours.
En janvier 2016, un rapport d'expert publié par la presse locale indiquait qu'il n'était pas certain que Corentin aurait du être opéré.
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