Près de Nancy, le terroriste Abdel Malek Petitjean était hébergé par son cousin avant l'attentat

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C'est dans cet immeuble d'Heillecourt (Meurthe-et-Moselle), près de Nancy que le terroriste Abdel Malik Petitjean a été hébergé par son cousin qui était au courant de son projet. (PHOTO: GOOGLE STREET VIEW/ LORACTU.fr)

Farid K., 30 ans, cousin d'Abdel Malik Petitjean, l'un des deux auteurs de l'attaque de mardi dernier dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray, a été mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle", a annoncé le parquet de Paris. L'homme, originaire de Nancy, "avait parfaitement connaissance, si ce n'est du lieu et du jour précis, de l'imminence d'un projet d'action violente de son cousin", a indiqué le parquet.

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Cet homme qui n’était pas fiché S et inconnu des services de renseignement a été rapidement auditionné par les enquêteurs. Il a juste été condamné à 800 euros d’amende pour une infraction routière, selon son casier judicaire. D’abord pour les policiers de Nancy mercredi puis transféré vendredi à Paris à la sous-direction antiterroriste chargée des investigations en matière de terrorisme. L’homme s’est d’ailleurs présenté de lui-même à la police, espérant dissiper les doutes mais a finalement été rattrapé par son implication. Il savait. L’expertise du téléphone et de l’ordinateur de Farid K. a permis de montrer que ce cousin, père de famille, était bien informé du projet d’Abdel Malik P. D’ailleurs, la mère du terroriste avait dit qu’il devait se trouver avec son cousin à Nancy au moment de l’attentat tandis que son père adoptif du jeune homme de 19 ans a assuré dans le journal Sud Ouest qu’il a bien eu son fils au téléphone début juillet et que celui-ci était «avec son cousin à Nancy». 

Le cousin hébergeait le terroriste quelques jours avant l’attentat dans un immeuble de la rue de Versailles à Heillecourt (Meurthe-et-Moselle), une petite ville paisible de l’agglomération du Grand-Nancy. Un quartier qui n’est pas connu pour criminalité, trafic de stupéfiants ou radicalisation islamique. Une petite zone d’habitation où vivent des familles de classe moyenne. Les quelques 4 200 habitants de cette commune situé à une dizaine de minutes en voiture du centre-ville de Nancy sont abasourdis que le terroriste ait pu passer plusieurs jours ici tout en échappant aux radars des services de renseignement. Avant de commettre le crime de Saint-Etienne-du-Rouvray avec un complice, il était activement recherché en France/ Mais l’avis de recherche ne contenait que sa photo sans son identité ou la cible de son projet d’attentat.

- Le père du cousin hébergeur est choqué, "l'islam n'a jamais incité à tuer" -

Abdel Malik Petitjean, 19 ans et né à Saint-Dié-des-Vosges a été hébergé plusieurs jours dans la banlieue de Nancy par son cousin qui était au courant de son projet d'attentat. 

Le cousin, chauffeur poids-lourd et fils d’un Algérien qui vit en France depuis une cinquantaine d’années était «inconnu» dans le quartier. On sait uniquement que l’homme de 30 ans est père d’un petit garçon de 4 ans et qu’il vit avec sa femme à Heillecourt. Le couple était religieux mais ne semblait pas radicalisé, selon les voisins. Selon le parquet de Paris, le cousin du jeune homme né à Saint-Dié-des-Vosges (Vosges) a fait silence sur le projet terroriste d’Abdel Malik Petitjean. Toutefois, on ne sait pas encore à ce stade des investigations s’il a directement aidé son petit cousin à organiser l’attaque de l’église qui a provoqué la mort du père Hamel, âgé de 86 ans.

«Abdel Malik Petitjean, je l’aimais comme mon fils. Je n’arrive pas y croire. Je ne peux pas croire que Farid, mon fils, a  quelque chose à voir dans tout cela» a affirmé le père du cousin d’Heillecourt, interrogé par l’Est républicain samedi. «Jamais l’islam n’a incité les croyants à tuer son prochain. J’ai emmené mon fils à la mosquée pour lui  apprendre à bien se conduire, à être un bon musulman, à ne pas tomber dans la drogue, pour qu’il ne  traîne pas dans la rue» assure cet homme de 73 ans qui est arrivé en France il y a une cinquantaine d’années. «Je ne sais rien de ce qui s’est passé. Si mon fils avait voulu faire ça, je l’aurais  dénoncé moi-¬même» affirme-t-il.  «Il a e permis poids lourds et faisait de la livraison. Il travaillait de  7 h du soir au matin. Puis son entreprise a fermé» indique le père du cousin logeur du terroriste. 

Une voisine affirme au quotidien régional que le cousin était «poli». «Je ne l’ai vu en djellaba qu’au  moment  du  ramadan. Il m’a semblé qu’il travaillait puis qu’ensuite il avait  perdu son emploi. Je suis effarée » indique-t-elle sous couvert d’anonymat.