Vallaud-Belkacem dénonce "la prolifération des arrêtés anti-burkini"
La ministre de l’Education nationale a dit être contre le port du burkini mais dénonce la place de la polémique dans la société. La prolifération des arrêtés anti-burkini n’est pas bienvenue, selon Najat Vallaud Belkacem. Au même moment, Valls disait que cette affaire est «très importante».
"Je suis contre le burkini", a déclaré jeudi Najat Vallaud-Belkacem sur Europe 1. "Mon rêve de société est une société où les femmes sont libres et fières de leur corps", ajoute la ministre de l’Education nationale qui fut également ministre des Droits des femmes, fustigeant une politique politicienne. "La faute à ceux qui y ont vu un potentiel d’exploitation politique, ce que je déplore totalement dans un moment grave, un moment post-attentat où les Français sont inquiets. Il ne faut pas mettre de l’huile sur le feu" a-t-elle dénoncé.
Au même moment, sur BFMTV-RMC le Premier ministre Manuel Valls jugeait pourtant que cette affaire du burkini "est très importante", estimant que le débat ne doit pas être mis sous le tapis. M. Valls avait également soutenu dans une interview parue dans le quotidien régional La Provence les maires qui ont pris des arrêtés interdisant le burkini sur les plages du littoral. "Je pense que ces arrêtés ne sont pas une dérive, elle n’est pas d’accord avec moi. C’est une mauvaise interprétation des choses. Ces arrêtés ont été pris au nom de l’ordre public à un moment donné dans un contexte particulier quelques jours après l’attentat de Nice" a répondu le chef du gouvernement à sa ministre sur RMC.
- Désacord entre Valls et Belkacem -
"J’estime que la prolifération des arrêtés anti-burkini n’est pas bienvenue. Je pense que ça pose la question des libertés individuelles. Jusqu’où va-t-on pour savoir si une tenue est conforme aux bonnes mœurs ? Ça libère la parole raciste" a poursuivi la ministre de l’Education nationale. "C’est une mauvaise interprétation de ces arrêtés" a répondu Valls.
"Je refuse à tout prix que l’on ne réserve la question de l’égalité homme-femme et de la lutte contre les inégalités qu’à la religion musulmane, comme si seule la religion musulmane venait poser problème en la matière. Les responsables de droite qui nous parlent beaucoup de ce sujet, je ne les entends jamais quand il s’agit d’évoquer les violences faites aux femmes, je ne les entends jamais quand il s’agit d’évoquer l’inégalité salariale…" a aussi dénoncé l’ex-ministre du Droit des Femmes.
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