En Moselle, Christian Nosal devenu porte-voix des artisans veut poursuivre son action
Le président sortant de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) de la Moselle qui est candidat à un nouveau mandat revient sur son parcours atypique marqué par le travail, la famille et le mérite. Christian Nosal voit aussi dans la région Grand-Est de nouveaux défis qui s’offrent à l’artisanat. Portrait.
Même s’il s’en garde bien, Christian Nosal pourrait se vanter d’un parcours exemplaire et atypique : boucher-charcutier largement reconnu à Thionville et Metz depuis plus de trois décennies, l’homme a assumé la présidence de sa fédération professionnelle en Lorraine avant d’accéder à la tête de la chambre des métiers et de l’artisanat de Moselle (CMA). Une belle reconnaissance pour un homme qui veille à garder un pied sur le terrain et qui baigne dans l’artisanat depuis sa plus tendre enfance.
- Christian Nosal, héritier d’une tradition familiale -
La boucherie Nosal ? C’est d’abord l’histoire d’André, le père, qui reprend l’une des enseignes les plus fréquentées du centre de Thionville dans les années 1960. Christian grandit dans l’ombre d’une famille nombreuse de cinq enfants et de parents durs à la tâche, qui lui ont permis de «plonger dans l’artisanat dès ma naissance». Orienté dès la classe de 4ème vers l’apprentissage, le jeune garçon sent déjà en lui la vocation.
Le retour du service militaire, dans la marine, coïncide avec le décès précoce de son père des suites d’un cancer. Une épreuve difficile pour la famille, qui se serre les coudes pour continuer à faire vivre la petite entreprise. Pas de quoi décourager Christian qui, en plus de donner un coup de main dès qu’il le peut, parvient à décrocher sa maîtrise de boucher-charcutier. Avec «plein de projets dans la tête», le jeune homme ouvre en 1983 sa propre boucherie-charcuterie de la place du Quartau, à Metz. Mais le métier de traiteur l’attire aussi: en 1990, il lance la construction d’un labo de fabrication de 600 mètres carrés à Thionville, dans la zone du Linkling.
- La chambre des métiers et de l’artisanat, un rôle clé en Moselle -
Désigné successivement président de la fédération des bouchers de la Moselle en 2003, puis de celle de l’ensemble de la Lorraine en 2005, Christian Nosal acquiert progressivement une notoriété qui lui ouvre les portes de la présidence de la chambre des métiers et de l’artisanat de son département d’origine en 2010. «Un pur hasard !», jure celui qui a été sollicité par l’ancien président en personne, Pierre Streiff, pour lui succéder.
Les six années déjà passées au sein de la CMA Moselle ont permis à l’homme de mieux prendre la mesure de ce «bijou pour le monde de l’artisanat». Et pour cause : classée dans le « top 10 des chambres des métiers au niveau national », l’institution mosellane compte un total de 320 collaborateurs, dont 120 professeurs intervenant sur les trois centres de formation d’apprentis (CFA) de Thionville, Metz et Forbach. Le président n’est pas peu fier des 1200 jeunes formés chaque année, entre autres, en électricité, en coiffure ou en imprimerie : «on ne représente pas son métier, on représente tous les métiers» résume-t-il.
L’avenir de la CMA Moselle, malgré la réforme régionale, devrait continuer à se jouer localement : c’est en effet à Metz que le siège de la nouvelle chambre consulaire du Grand Est devrait s’implanter. Une aubaine pour Christian Nosal, qui fourmille par ailleurs d’idées pour la suite : «il faut mettre en place une nouvelle liste, pour ouvrir à la représentation un maximum de métiers». Pour le reste, le président de la chambre mosellane souhaite poursuivre l’effort sur la formation et, surtout, mieux faire connaître les actions engagées via un «axe fort de communication».
0 Commentaire