La Moselle oblige ses allocataires du RSA à s’inscrire à Pôle Emploi
Le président (UDI) de la Moselle a annoncé qu’il obligeait désormais les allocataires du RSA (Revenu de Solidarité Active) de s’inscrire à Pôle Emploi pour toucher cette allocation. Dans le même temps, le tribunal administratif de Strasbourg doit se prononcer mercredi sur la légalité de l’initiative du Haut-Rhin, RSA contre bénévolat obligatoire.
«Je crois qu'il est insupportable d'imaginer dans ce pays qu'on ait des chômeurs qui soient inscrits à Pôle Emploi et d'autres qui ne le soient pas. J'ai exigé par une note officielle que j'ai adressé à l'ensemble des fonctionnaires départementaux que toute demande de bénéficiaire du RSA fasse préalablement l'objet d'une inscription à Pôle Emploi» a assuré Patrick Weiten, député UDI et président du département de la Moselle sur France Bleu Loraine Nord.
Une nouveauté pour le département alors qu’en théorie les allocataires du RSA doivent être inscrits à Pôle Emploi pour bénéficier de cette aide. Certains bénéficiaires ne le sont pas et Patrick Weiten souhaite que tous les allocataires du Revenu de Solidarité Active soient bien des demandeurs d’emploi. Toutefois, il souhaite faire baisser leur nombre – en constante hausse dans tous les départements de France en mettant «en place des moyens pour aider à l'insertion professionnelle de ces personnes» car on «ne peut pas installer durablement une personne dans l'assistanat» estime M. Weiten.
Le député UDI du département s’oppose toutefois à une mesure plus dure prise par son homologue LR du Haut-Rhin, le RSA en échange de sept heures de bénévolat obligatoire par semaine. «Dire, tu as le RSA, tu dois travailler, souvent, les personnes sont dans des difficultés sociales, psychologiques, familiales, physiques. Donc il y a une reconstruction à faire avant d'imposer, comme ça, de façon brutale, tu as le RSA, tu dois travailler» a-t-il assuré.
- Débat sur le bénévolat obligatoire dans le Haut-Rhin -
Le tribunal administratif de Strasbourg se prononcera mercredi à 09H30 sur cette mesure controversée, que le conseil départemental du Haut-Rhin veut appliquer à partir de janvier. C'est le préfet d'Alsace qui a attaqué cette décision devant la justice administrative, car il l'estime illégale. La délibération des élus de Colmar, qui remonte au 5 février et était alors présentée comme une première en France, avait provoqué une vive polémique au niveau national. L'idée était d'imposer aux allocataires du Revenu de solidarité active (RSA) de travailler sept heures par semaine pour des associations, collectivités locales, maisons de retraite ou établissements publics.
La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine était montée au créneau, soulignant que le droit à cette allocation était "défini nationalement" et qu'il n'était donc "pas possible" d'en conditionner le versement "à l'exercice du bénévolat ou de telle ou telle activité". Le président (LR) du Conseil départemental du Haut-Rhin, Eric Straumann, par ailleurs député, avait souligné qu'il ne s'agissait "surtout pas de stigmatiser les bénéficiaires", mais plutôt de leur "mettre le pied à l'étrier, pour qu'ils se resocialisent et sortent de l'isolement".
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