Jets de pétards/Retrait de deux points: le président de Metz "scandalisé"
Le président de Metz Bernard Serin s'est dit vendredi "scandalisé" par le retrait de deux points infligé à son club pour les jets de pétards sur le gardien de Lyon Anthony Lopes lors de la réception de l'OL le 3 décembre en Ligue 1, une rencontre interrompue à cause de ces incidents.
Le président de Metz Bernard Serin s'est dit vendredi "scandalisé" par le retrait de deux points infligé à son club pour les jets de pétards sur le gardien de Lyon Anthony Lopes lors de la réception de l'OL le 3 décembre en Ligue 1, une rencontre interrompue à cause de ces incidents.
"Je suis scandalisé par cette décision injuste, incompréhensible et surtout dangereuse parce qu'elle donne encore plus de pouvoir aux supporters d'influer sur le résultat des matches", a-t-il affirmé en conférence de presse, au lendemain de la sanction de la Commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP).
"Depuis ce matin j'ai de nombreux appels de collègues présidents de club, qui me disent leur solidarité, leur indignation, a-t-il souligné. Je n'ai pas encore décidé de faire appel. Je souhaite voir monter encore cette solidarité car c'est un problème collectif: le football français va-t-il accepter d'être l'otage de supporteurs ou de pseudo-supporters qui peuvent manipuler le résultat d'un match ?"
Le président mosellan s'en est pris violemment à la Commission de discipline de la LFP: "Si nous avions perdu le match sur tapis vert, aujourd'hui on aurait 19 points. Grâce à l'imagination de la Ligue, si nous perdons le match à rejouer, nous aurons 17 points. Au moment où le match a été arrêté, nous avions 22 points...", a-t-il déploré.
En raison de la sanction, Metz recule d'un rang au classement et se retrouve par conséquent avant-dernier de Ligue 1 avec dix-sept points.
"Cette décision est inédite et sévère, mais elle sanctionne des faits inédits et totalement intolérables", avait déclaré jeudi soir le président de la commission de discipline, Sébastien Deneux, après avoir auditionné les dirigeants messins, ainsi que Lopes, en début de soirée.
- 'Mémoire courte' -
"Pour le côté intolérable, j'espère que ce ne sera pas une tolérance à géométrie variable ou à géographie variable. Pour le coté inédit, il a la mémoire courte. En mai 2015, lors de Nancy-Angers, le gardien du SCO (Ludovic Butelle) avait été atteint par un pétard, l'ASNL avait pris 10.000 d'amende. En mai 2016, lors d'ASSE-Lille, le gardien du LOSC Vincent Enyeama avait aussi été atteint par un pétard, cela a donné lieu à un match à huis clos et 30 000EUR d'amende", a rappelé M. Serin.
Dès le soir du match, la LFP avait promis d'être intransigeante et elle l'a été. Il faut dire que les images avaient provoqué un tollé. En pleine rencontre et alors que Metz menait 1-0, le gardien lyonnais et international portugais, Anthony Lopes, s'était effondré à cause d'un premier pétard lancé par des supporteurs messins.
A terre, et alors que le médecin du club était à son chevet, il avait été visé par un deuxième pétard. Après une interruption provisoire une demi-heure après le début du match comptant pour la 16e journée de L1, l'arbitre Lionel Jaffredo avait finalement arrêté définitivement la partie, en concertation avec les délégués de la LFP et les pouvoirs publics.
Ces jets de pétards répétés avaient causé une "surdité traumatique" chez le gardien lyonnais, même s'il avait pu rejouer dès le 7 décembre en Ligue des champions.
La justice s'est aussi emparée du dossier avec deux mises en examen. La première vise un père de famille de 23 ans, poursuivi pour "violences aggravées, jet de projectile dangereux et introduction de fusée ou artifice dans une enceinte sportive lors d'une manifestation sportive". Il avait reconnu avoir jeté le premier pétard sur Lopes. Le second individu est âgé d'une trentaine d'années et réside à Metz. Il a refusé de s'exprimer devant la police ou devant le juge.
(Avec AFP)
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