Législatives: le PS est quasi rayé de la carte en Lorraine
Un seul député PS a été élu en Lorraine dimanche soir mettant en minorité le socialisme dans les circonscriptions de la région. Dans le Grand-Est, Dominique Potier (Meurthe-et-Moselle) est d’ailleurs le seul député socialiste élu. Face à l’échec, le patron du parti a présenté sa démission.
En Lorraine, à l’issue de l’élection de François Hollande en 2012 le PS avait décroché 12 sièges de députés sur 21 circonscriptions. Cinq ans plus tard, c’est la vague La République en Marche qui permet au parti de décrocher le même nombre de députés. Dimanche soir, un seul rescapé du socialisme a pu sauver son siège. Dominique Potier a été réélu avec un score déjouant tous les pronostics avec 63,12% des voix face à son adversaire d’En Marche alors qu’ils étaient au coude-à-coude au soir du premier tour. "C'est la victoire des petits ruisseaux contre la vague. La victoire des convictions contre le marketing politique" a assuré le sortant réélu sur France Bleu dimanche. "Je veux constituer une aile gauche humaniste qui sera une contribution positive : nous avons énormément de propositions à faire" a-t-il également ajouté, assure que "mon cœur pleure ce soir pour Chaynesse Khirouni qui a été une députée exceptionnelle. C'est ma sœur en politique".
Celui qui défendait le bilan du quinquennat de François Hollande sans sourciller est le seul représentant PS du Grand-Est. Sa collègue Chaynesse Khirouni, sortante à Nancy-1, a été battue par sa rivale de La République en Marche, une cadre du privé novice en politique. Dans les Vosges, le candidat socialiste étiqueté "majorité présidentielle" et sortant Christian Franqueville n’a pas résisté à la vague de droite qui a déferlé sur le département.
Au premier tour, plusieurs députés PS sortants avaient déjà été balayés dès le premier tour: Aurélie Filippetti, Christian Eckert, Paola Zanetti tandis que d’autres avaient renoncé à se présenter comme Michel Liebgott ou Laurent Kalinowski. Dans leurs circonscriptions, les nouveaux candidats PS avaient été battus dès dimanche dernier.
- "Une lourde défaite", "il faut tout refaire" -
Le député PS sortant Dominique Potier, seul rescapé du socialisme en Lorraine.
Dimanche soir, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a été contraint à la démission. "Les électeurs ont voulu donner sa chance au nouveau président, ils n'ont laissé aucune chance à ses adversaires. Ce soir, le président de la République a tous les pouvoirs [...] La gauche doit ouvrir un nouveau cycle [...]. J'accompagnerai ce combat avec volonté mais je ne le ferais pas en tant que premier secrétaire du Parti socialiste", a-t-il déclaré. Le PS et ses alliés (PRG, DVG) a décroché seulement 44 sièges et 7,49% des voix au second tour.
"C'est une lourde défaite pour le Parti Socialiste, c'est la gauche année 0" a reconnu Mathieu Klein, président PS de Meurthe-et-Moselle. Le socialiste avait déjà reconnu dès le premier tour que le parti socialiste était mort dans sa forme actuelle. Bertrand Masson qui dirige la section PS du département s’est réjouit de la défaite du FN à Pont-à-Mousson face à la France insoumise qu’il avait appelé à soutenir. Face à la déroute de son parti, il a tenté de minimiser en saluant le score inattendu» de Dominique Potier à Toul. "L’élection présidentielle a marqué le début de la fin" a poursuivi M. Klein sur France 3 à propos du renoncement de François Hollande, de la primaire PS puis de la défaite cuisante de Benoit Hamon. "Il faut tout rebâtir, tout reprendre, tout refaire avec les citoyens, ça prendra du temps, nous sommes encore nombreux à être fiers d’être socialistes". "Maintenant, au boulot ! " a-t-il lancé.
Le PS conserve quelques villes en Lorraine (Metz, Forbach…) et un département, la Meurthe-et-Moselle, mais a été mis en minorité dans la plupart des grandes collectivités locales notamment au conseil régional du Grand-Est.
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