30/07/2012 |
Les soldes d’été s’achèvent ce mardi. Les commerçants dressent déjà le bilan, avec une certaine déception. Un bilan à peine meilleur que l’an dernier. Et, comme en 2011, les sites de commerce en ligne tirent leur épingle du jeu, ainsi que les grands magasins.
Dans les vitrines des magasins, c’est bien les soldes : « - 50 % », « Tout doit disparaître ! ». Les affiches sont bien là, mais quand on pousse la porte, l’affluence n’est pas digne de la période. En effet, les commerçants font grise mine. A l’exception du e-commerce et des grands magasins, le bilan de la saison des soldes est en demi-teinte. Selon l’Institut Français de la Mode (IMF), le secteur de l’habillement et du textile n’a bénéficié que d’une modeste croissance de ses ventes (+ 4% par rapport à l’année dernière). Rappelons que le cru 2011 était particulièrement médiocre, avec une baisse de 6 %.
Parmi les professionnels du secteur, certains voient le verre à moitié vide, mais d’autres le voient à moitié plein. Ces derniers soulignent que le climat économique n’est pas vraiment meilleur mais que les ventes ont tout de même progressé. C’est le cas de la Fédération Nationale de l’Habillement. Avec une estimation de croissance de 3% à 8% selon les secteurs, elle considère que « le cru des soldes d’été 2012 est bon. »
La crise, les soldes flottants et… la météo
La pluie a été un acteur majeur de ces soldes d'été 2012...
Photo : ILLUSTRATION/ DR
Les explications sont multiples. Bien évidemment, la principale raison de ce faible engouement est le climat de crise persistant. Les professionnels avancent une autre explication. Les consommateurs voient des remises toute l’année : les soldes perdent donc progressivement leur signification et l’engouement est nettement moindre. Et les deux semaines de changes flottants accordées aux commerçants quand bon leur semble n’arrangent rien, plusieurs organisations professionnelles ayant émis des réserves à leur égard. Le CREDOC (Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie) et l’IFM ont d’ailleurs remis un rapport à ce propos à Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme.
La Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris (CCIP) pense même que les élections auraient rendu les consommateurs attentistes et peu enclins à consommer. La météo capricieuse de ces dernières semaines est aussi à prendre en compte. En cas de mauvais temps, la maison et les grands magasins peuvent, eux, devenir un refuge, ce qui explique en partie pourquoi ils accusent moins le coup. Mais, comme le montre le site de mode BrandAlley.fr (voir carte ci-dessous), la météo maussade favorise avant tout les sites de e-commerce dont les ventes progressent de 10% en moyenne, en plus de 20% de l’an passé.
Les lorrains sont plutôt consommateurs de vêtements chauds pour ces soldes estivaux 2012
La situation est même euphorique chez certains sites qui affichent des hausses insolentes pour les commerces traditionnels (+ 66% pour PriceMinister). Ces chiffres confirment que le commerce en ligne bénéficie d'un report des achats des Français. « Ceux-ci ont attendu les soldes pour faire des achats essentiels aux meilleurs prix... et sur Internet les prix sont très concurrentiels », estime le site dans un communiqué.