Hier, Martine Aubry faisait meeting à Metz. A ses côtés, Dominique Gros, Jean Pierre Masseret ou encore Bertrand Delanoë. Elle a présenté le projet du parti socialiste. Les questions sur DSK et son éventuelle candidature n’ont pas manqué. Reportage et Photos. 

C’est au moins 600 personnes qui ont fait le déplacement à Metz-Expo pour écouter religieusement la présentation du projet socialiste. Les lorrains, venus de l’ensemble du territoire attendaient leur première secrétaire de pied ferme. Un sourire, un regard, une proposition, voilà ce que recherchent les militants du quotidien. Drapeaux, slogans et bannières, ils y croient tous. Le regard est porté vers un seul et unique objectif : 2012. Martine Aubry, elle aussi y croit. «Je veux rassembler la gauche autour d’un seul projet, celui que je viens présenter ce soir à Metz». Sans surprise, elle ne se déclare pas encore candidate. A la question, «allez-vous annoncer votre candidature à Lille, votre fief électoral ?» silence radio et visage fermé.

Affaire DSK : «Il s’agit d’un drame humain»

Martine Aubry aux côtés du maire de Metz, Dominique Gros

Crédit Photo : Olivier Liévin | LOR'Actu 

Au détour d’un point presse, elle ne manquera pas de répondre aux questions sur DSK. Les journalistes se battent pour la réponse, Aubry, elle y répondra posément, distante mais juste. «C’est un drame humain extrêmement lourd. Nous attendons d’avoir sa version des faits, nous attendons de connaître la vérité» dit-elle. «Il faut à la fois de la décence et de la quiétude si on veut que la justice fasse son travail. Ce qui n’a pas été le cas durant les premiers jours de l’affaire.» a continué Martine Aubry devant un parterre de journalistes. «Ce qu’on nous dit venant de New York, que ce soit vrai ou pas vrai, est un problème personnel pour Dominique Strauss-Kahn» déclarait la première secrétaire du PS. «Que cela nous touche sur le plan individuel comme sur la plan politique, qui pourrait le nier ? Bien évidemment, c’est l’un d’entre nous, c’est un des responsables du parti, c’est un ami pour beaucoup. C’est une affaire privée qui nous touche individuellement et collectivement, personnellement et politiquement» conclut Martine Aubry lors de son déplacement à Metz.

Nucléaire : Martine Aubry n’est pas d’accord avec Europe-Ecologie-Les Verts

Martine Aubry aux côtés du maire de Paris, Bertrand Delanoë. Il constitue un soutien de taille pour la première secrétaire du PS, qui fait durer le suspens quant à sa candidature. 

Crédit Photo : Olivier Liévin | LOR'Actu 

A notre question : «la victoire du PS en 2012 peut-elle se faire sans les Verts ?», Martine Aubry y répond clairement : «Je n’ai aucune position concernant le candidat d’EELV, ils ont une secrétaire générale, Cécile Duflot, elle a d’ailleurs été brillamment élue. Ils ont fixé leur propre règle que je respecte.» dit-elle. «Evidemment il n’y a pas d’avenir sans les verts pour la gauche. C’est un parti essentiel, à la fois pour le modèle de développement de la campagne électorale mais c’est surtout un partenaire majeur pour la gauche au quotidien.» Des déclarations pourtant en contradiction avec sa position sur la sortie du nucléaire en contradiction avec celle du parti écolo. Lors de son congrès à Reims, les Verts ont fixé des conditions pour un accord avec le parti socialiste. Parmi les "conditions incontournables", un accord avec le PS pour le vote d'une loi de sortie du nucléaire en 20 ans, avec la fermeture immédiate de tous les réacteurs de plus de 30 ans est prévu. Martine Aubry, elle, est claire : «Ceux qui donnent une date ne peuvent pas être sérieux aujourd'hui en France» a-t-elle déclaré devant les militants socialistes à Metz. «Personnellement, je pense qu'il faut sortir du nucléaire à terme, nous ne sortirons pas du jour au lendemain mais la position du Parti socialiste, telle que je la défends, c'est que nous devons sortir de la dépendance du nucléaire», a-t-elle affirmé.

Homosexualité : «Nous n’avons pas encore donné notre position»

Matthieu Gatipon-Bachette, président de l’association Couleurs Gaies demande des comptes aux élus.

Crédit Photo : Olivier Liévin | LOR'Actu 

Des militants LGBT attendaient la première secrétaire du Parti socialiste devant la foire exposition de Metz-Grigy. Ils adressent une lettre ouverte à Martine Aubry. Matthieu Gatipon-Bachette, président de l’association Couleurs Gaies est clair, «Certains élus de gauche n’ont pas encore donné leur position quant à l’homoparentalité ou à la question transgenres» s’énerve-t-il aux côtés de membres des associations lorraines. Martine Aubry est d’ailleurs parmi ces élus indécis. «Nous n’avons pas encore donné notre position car le PS y travaille encore en vue de 2012». Dominique Gros, lui est plus clair. «Je respecte toutes les lois de la République et je les respecterai si elles évoluent» dit-il avant de rajouter «J’ai ouvert la mairie au PACS officiellement pour pouvoir faire la fête. Concernant le mariage, c’est une question qui aujourd’hui, pour moi évoquait une relation entre un homme et une femme » poursuit-t-il. A propos des questions de parentalité pour les couples homosexuels, le maire de Metz est frileux. «J’ai des doutes sur ces pratiques biologiques qui consisteraient à ne pas connaître son père ou à se demander d’où vient l’enfant ou encore un ventre de femme utilisé pour avoir un enfant. On doit aussi prendre en compte. Ces questions sont complexes, c’est pour cela que je n’ai pas signé le document qui m’a été proposé par les associations»

EN VIDEO - Découvrez notre diaporama photo de la venue de Martine Aubry et Bertrand Delanoë à Metz