L’adjoint à l’Economie et au Commerce à Metz fait sa rentrée sur LOR’Actu.fr. Thierry Jean (PS) fait le point sur la campagne des municipales, le Mettis, les projets commerciaux ou encore le centre des congrès.

Dominique Gros sera-t-il candidat à un second mandat ?

Je le pense oui, c’est très vraisemblable. En tout cas je le souhaite. A ce jour, c’est le seul candidat socialiste à Metz. Nous allons rentrer dans cette campagne unis. L’opposition ne le semble pas être alors que nous sommes en septembre. Aucun candidat ne se démarque pour l’instant même si bien sûr les parlementaires bénéficient d’une importante notoriété à Metz. C’est assez légitime que l’on fasse le tiers des voix au premier tour.

Craignez-vous un Front National fort à Metz ?

Le Front National aux cantonales, particulièrement dans le canton de Metz 1 a réussi un score anormalement élevé. Au premier comme au second tour d’ailleurs. Un élément nouveau doit être analysé : le FN progresse entre le premier et le deuxième tour, on est plus dans le modèle des présidentielles de 2002 quand Le Pen arrive au second tour par un hold-up. Françoise Grolet à Metz n’était pas arrivée sur un hold up puisqu’elle était arrivée en tête au premier tour. Il faut que l’on s’attende à ça aux municipales puisqu’on aura jamais de face à face mais une triangulaire.

"Assumer l'erreur Pallez"

La droite ne trouve pas son leader à Metz. Quel candidat redoute la gauche ?

J’en étais resté à cinq têtes de listes possibles sans compter François Grosdidier. Le fait que Patrick Weiten ait pu un jour être cité comme probable candidat c’est la preuve du désarroi de la droite. Je doute qu’il l’ait envisagé un quart de seconde. Toutes les solutions sont envisagées à Metz pour sauver la droite. Ils avaient l’été pour se mettre d’accord sur le programme et la tête de liste. Il faut qu’ils se déclarent d’ici octobre, après c’est trop tard. Ils veulent l’union mais on aura peut être plusieurs listes. La notoriété appartient aux parlementaires, ils ont un avantage. Patrick Till a la légitimé de l’UMP et de l’ancien maire tandis que l’option Lebeau n’est pas sérieuse.

Antoine Fonté dit que Christiane Pallez a commis une «erreur politique». Qu’en dites-vous ?

C’est une maladresse. Elle a fait un truc qu’elle n’aurait pas du faire, il fallait trouver une solution dans le cadre du droit du travail. Est-ce que c’est une erreur politique ? Oui, chaque erreur commise par un politique ce n’est pas neutre. Le fait d’avoir embauché son gendre dans cette association est une erreur.

Comment faire oublier cette affaire durant les élections ?

Cette affaire c’est plus de la maladresse que de la malversation. Alors faut-il le faire oublier, je ne sais pas. Je crois qu’il faut assumer cette erreur. Je ne sais pas ce que le maire fera sur le moyen terme avec cette affaire.

Quels sont les prochains temps forts de la rentrée économique ?

Il y a le lancement du site internet Shopping Metz, il faut que ça se développe, c’est une première nationale même si ce n’est pas une toute nouvelles technologie. C’est un évènement. L’évènement Mettis est aussi un évènement économique. Le commerce messin va connaître une révolution avec le début des travaux en octobre au Centre Saint-Jacques. Pendant les travaux ça va certes râler mais il faut savoir se projeter. On renforce aussi notre soutien au marché de Noël pour créer une dynamique après l’inauguration Mettis. Vous avez peut-être fuit le commerce de centre-ville, mais maintenant il y a Mettis.

Le Printemps de Metz va-t-il fermer ?

Il n’y a aucune raison que le Printemps de Metz ferme. Mais le centre de décision s’éloigne, et c’est toujours un danger pour la ville. J’ai toujours travaillé avec la direction générale du Printemps à Paris. Je ne connais pas les nouveaux propriétaires. On est désormais dans un rapport très économique. Le magasin de Metz n’est pas dans une situation de menace. Les résultats sont bons. Le magasin qui se porte plutôt pas mal par rapport à d’autres en France. On va s’employer à des contacts rapides avec les nouveaux dirigeants.

Quand vont commencer les travaux au centre commercial Saint-Jacques ?

Le propriétaire m’a confirmé une mise en route des travaux au mois d’octobre. Ils veulent terminer cela en juin afin d’avoir une marge l’été prochain et être totalement opérationnel en septembre 2014. Le projet est surtout esthétique et fonctionnel. L’agrandissement a un temps été évoqué mais finalement cela impliquait trop de complications. Il n’y a pas eu d’accord entre les commerçants et les copropriétaires. Cette rénovation va au-delà de la peinture. C’est une rénovation lourde. Ce centre va passer de «vieillot» à un centre moderne.

Il est question de nouvelles enseignes ?

Oui il y a des négociations avancées. Ils ont différents types de contacts. Leur stratégie c’est de monter en gamme, ils veulent faire monter le centre vers le haut. On ne chasse personne du centre malgré ce que j’entends. Et puis tant que les travaux sont en cours, il n’y aura pas de nouvelles installations. Ils font des opérations de communication vers les enseignes pour commercialiser les surfaces du Centre Saint-Jacques. Ca bosse au niveau où il faut.

Faire exister le centre-ville et les zones commerciales

Le centre commercial Muse prend beaucoup de retard…

Oui c’est très difficile. Le promoteur s’engage dans une opération courageuse mais force est de constater qu’il n’a pas encore réussi à réunir le bon nombre d’enseignes. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas le faire. Sauf Carrefour, aucune enseigne n’est pour l’instant dévoilée. La signature porte sur des petits commerces de proximité de type salon de coiffure. Il n’y a pas d’enseignes nationales pour l’instant. Il y a déjà une locomotive alimentaire, c’est bien.  La conjoncture est difficile et les enseignes sont prudentes. Aujourd’hui, les croissances économiques et démographiques ralentissent dans l’agglomération de Metz

Sud Grand Waves est en plein chantier. Quel est l’objectif de ce centre commercial ? Tuer le centre-ville ?

Ce n’est pas que des magasins. Dans ce centre on ne viendra pas seulement y acheter. La périphérie existe. Aujourd’hui tout le monde consomme dans le centre-ville et dans la banlieue de Metz. Le centre-ville a des atours, mais aussi des handicaps. L’argument du parking trop cher est problématique alors que Metz n’est pas plus cher qu’ailleurs. En périphérie vous avez des enseignes incontournables de type Décathlon et ces enseignes ne sont pas au centre-ville. On ne supprimera pas les zones, les oultets ou encore Internet. Une enseigne comme Marques Avenues par exemple c’est la plus grande concurrence pour le commerce de centre-ville. Et puis ActiSud étant plutôt moche, il fallait encourager l’investissement de qualité.

L’idée d’un complexe de loisirs près de Pompidou évoquée dans nos colonnes, ça en est où ?

Le projet de ce complexe qui serait situé juste derrière le centre commercial Muse n’est pas mort du tout. Le promoteur Vinci Immobilier travaille sur diverses idées. Il pourrait y avoir une salle de cinéma. La logique voudrait que ce soit Kinépolis qui veut s’installer à ActiSud. Mais comme on ne veut pas d’eux à Augny, on leur propose une installation dans ce futur complexe de loisirs.

Kinépolis a-t-il un accord avec la ville de Metz pour s’accorder l’exclusivité ?  Cela avait été évoqué dans la presse…

C’est un fantasme total. Je suis un adepte de la libre concurrence. Il nous faut un cinéma de centre-ville. Le schéma que l’on voit c’est un complexe à l’Amphithéâtre et un cinéma de centre-ville d’arts et d’essai.

Le nouveau Technopôle est un projet que vous portez. Où en sont les installations d’entreprises ?

On va y installer l’IRTS, l’institut de recherche et on subit des pressions d’investisseurs qui veulent construire. Le projet va moins vite que l’on espérait mais ça va bien. Le Technopôle 2 est en train de trouver sa vitesse de croisière. On a mis 25 ans à faire le premier, on mettra 30 ans à faire le second. Il n’y a pas d’angoisses.

Le centre des congrès devrait prochainement sortir de terre. Les travaux seront-ils lancés avant les municipales ?

Le Conseil Général va délibérer ces prochains jours sur la création de la société. On déposera les statuts dans la foulée. Elle fonctionnera dès le mois d’octobre pour lancer un appel à candidatures, les retenir puis lancer un appel à projets. C’est la nouvelle majorité qui choisira le palais des congrès. Un lancement des travaux est prévu d’ici un an. La question entre les centres des congrès de Metz et Nancy n’est pas si simple. S’il y a une cathédrale à Metz, il faut fermer celle de Nancy ? On essaie de ne pas être en concurrence frontale, on est dans une jauge plus élevée. On travaillera ensemble avec intelligence. Il faut déjà convaincre les entreprises de venir en Lorraine puis un choix se fera entre Vittel, Metz et Nancy par exemple.

Une synergie avec Amnéville est-elle possible ?

Nous sommes dans une phase de réflexion. La région Lorraine s’est engagée à nous aider à partir du moment où l’on passerait un contrat de destination avec Amnéville. Pourquoi ne pas communiquer ensemble et mettre en place des solutions de transports. Il faut aussi convaincre les hôteliers messins qui n’aiment pas qu’on travaille avec Amnéville. Dans les atouts de Metz il y a Amnéville ou encore Walygator qui propose une nouvelle offre.

«Une pause fiscale»

A Metz faut-il une pause fiscale ?

Je crois que si on est messin, il faut prendre l’engagement de ne pas augmenter les impôts. Je n’imagine pas, compte tenu du fait justement qu’on est dans un contexte national difficile qu’on augmente les impôts à Metz Les impôts ce n’est pas une épidémie qui vient de démarrer. Nos impôts vont beaucoup augmenter. Ils ne nous ont pas encore tout dit (ndlr, en parlant du gouvernement). On ne sait pas encore sous quelle forme ils vont nous augmenter la TVA… 

Partant de là, on se doit d’être modéré. La ville de Metz arrivera à faire un mandat sans augmentation des taux. Ce n’est pas à moi de prendre cet engagement mais je vous dis que c’est possible. Les choix, il conviendra au maire de les arrêter. Il est possible de ne pas augmenter les impôts municipaux