Le premier jour du Mettis à Metz a été mouvementé. Lancement oblige diront les uns, prévisible diront les autres. Avec de multiples retards, des usagers déboussolés, une sortie de route ou des pannes, le Mettis a enchaîné les couacs.

«Cela fait 20 minutes que j’attends le Mettis, il n’est pas du tout à l’heure. C’est tout aussi à l’heure qu’un ancien TCRM» lâche un habitué du réseau de transport en commun. En effet, le messin attend déjà un Mettis à la gare depuis une vingtaine de minutes alors qu’il est 15h. Le premier jour du Mettis a en effet été secoué par de nombreux retards allant de quelques minutes à parfois plus de 20 selon les arrêts et les moments de la journée. «Les véhicules se suivent, ce n’est pas normal» assure un autre usager. Habitués ou nouveaux, ils testent Mettis avec beaucoup d’enthousiasme mais sont parfois vite déçus. «Le personnel aux arrêts  n’est pas bavard. Ce sont des jeunes qui se contentent de distribuer des plans» affirme Michèle, une passagère de la ligne A qui rejoint Borny.

Du côté de la Foire Expo même constat. Les Mettis se suivent et ne respectent pas les horaires affichés sur la documentation. «Le prochain bus n’est même pas affiché sur écran, c’est tout-de-même pas pratique…. » dit Georges qui attendait beaucoup de METTIS. «Mais je peux comprendre c’est le premier week-end, j’espère qu’ils vont écouter les remontées des utilisateurs» dit-il. Autre point noir : la foule. «C’est un week-end gratuit donc ça se comprend» estiment plusieurs étudiants qui sont écrasés au milieu de des passagers. «Ils n’auraient pas du faire autant d’évènements en même temps. Nuit Blanche, FIM et inauguration, c’est trop de monde à la fois» a-t-on pu entendre des dizaines de fois sur le réseau. Les évènements se sont en effet bousculés brassant des milliers de visiteurs et donc d’utilisateurs du Mettis. «On attend 100 à 150 000 personnes pour l’inauguration» estime Jean-Luc Bohl. C’est bien moins samedi midi pour les discours d’ouverture mais c’est certainement ce chiffre qu’il faut retenir pour le trio d’évènements inauguration-Nuit Blanche-FIM.

«Il faut laisser du temps au Mettis»

La plupart des utilisateurs laissent une seconde chance au Mettis en attendant son fonctionnement classique «sans gratuité et sans grande communication». Il faudra en effet attendre son fonctionnement intégré dans le quotidien des messins pour effectuer une critique «objective» de son lancement. «On va attendre mardi pour donner un vrai avis. Il n’y aura plus de gratuité donc moins de monde» dit Luc qui a testé le Mettis dès son arrivée Place du Général de Gaulle samedi matin. En attendant, quelques incidents sont à noter. Vers 19h30 au Technopôle un Mettis est sorti de sa voie en glissant. Selon une photo d’une utilisatrice relayée par France Bleu Lorraine, un véhicule est sorti de la route en se mettant en travers de sa voie dédiée. Heureusement pas de dégâts et de blessés, mais des retards engendrés par l’incident. Un Mettis ayant les pneus crevé a également dû être dépanné sur place sans compter les quelques retours au centre de maintenance.

«Je crains l’hiver, ça va être compliqué pour le Mettis» prévient une utilisatrice. «Il faut lui laisser du temps. Tout ne peut pas être parfait au démarrage. Dans quelques jours, tout le monde l’utilisera et il sera entièrement dans notre vie. Regardez Nancy et son tram. Malgré les problèmes, les gens continuent à l’utiliser» dit Marie-Claire qui se réjouit des changements de paysage et de la disparition progressive des vieux bus. Il faut en effet rappeler que Metz avait l’un des réseaux les plus lents de France.