04/06/2014 16:26 |
Le directeur du Centre Pompidou-Metz (Moselle) prend la tête du musée Picasso à Paris qui ouvrira ses portes en septembre prochain. L’homme qui a participé ai lancement du premier musée décentralisé de France était très apprécié à Metz.
Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication s’est réjouit dans un communiqué de la nomination de Laurent Le Bon, conservateur général du patrimoine, à la présidence du musée national Picasso - Paris.
Diplômé de l'Ecole du Louvre, de Sciences-po et de l'Ecole nationale du patrimoine, Laurent Le Bon se spécialise d’abord dans l'histoire de l'art des jardins. Il se tourne ensuite vers l’art contemporain en tant que responsable de la commande publique à la délégation aux arts plastiques. Puis il rejoint le Centre Pompidou en 2000.
Laurent Le Bon y réalise notamment l’exposition Dada, en 2005, qui a reçu près de 400 000 visiteurs. Rassemblant plus de 1000 pièces d’une cinquantaine d’artistes, cette exposition a permis au public d’appréhender au mieux la réalité complexe de ce mouvement.
Laurent Le Bon organise également plusieurs expositions à Versailles, en invitant les artistes Jeff Koons, en 2008, Xavier Veilhan en 2009 et Takashi Murakami en 2010.
Deux expositions stars à Pompidou Metz
Laurent Le Bon, ex-directeur du Centre Pompidou Metz va quitter la direction du musée lorrain pour prendre la tête du musée Picasso à Paris.
En 2008, il se voit confier le projet du Centre Pompidou-Metz et en devient le directeur en 2010.Il propose une programmation d'expositions thématiques pluridisciplinaires offrant une relecture originale de l'histoire de l'art du XXe siècle. Ainsi, les expositions «Chefs-d’œuvre ?» et «1917» ont contribué au succès de cet établissement qui a accueilli plus de 2 millions de visiteurs depuis son ouverture. Le Centre Pompidou-Metz est devenu l'institution la plus fréquentée de notre pays en dehors de l'Ile-de-France dans le domaine de l'art moderne et contemporain.
De nombreux chefs-d’œuvre de Pablo Picasso ont été présentés à Metz, notamment le rideau de scène du ballet Parade dans « 1917 », Mercure dans « Phares » et L'aubade dans «Chefs-d’œuvre ?». En outre, l'œuvre de Pablo Picasso sera au centre de l'exposition consacrée à Michel Leiris au Centre Pompidou-Metz au printemps 2015.
Enseignant à l’Ecole du Louvre, Laurent Le Bon est l'auteur d'une cinquantaine d''ouvrages. Il a été chargé de la direction artistique de l’édition 2012 de la Nuit Blanche à Paris. Aurélie Filippetti tient à exprimer toute sa confiance envers Laurent Le Bon. Par sa connaissance profonde des aventures de l’art depuis plus d’un siècle et par sa capacité à mettre en valeur les formes les plus diverses de la création, il possède les qualités requises pour magnifier l’œuvre de Pablo Picasso et la faire aimer du plus large public. Laurent Le Bon a aussi prouvé au Centre Pompidou-Metz qu’il savait ouvrir une institution et assurer ensuite son succès et son rayonnement. Laurent Le Bon possède ainsi toutes les qualités requises pour faire de l’ouverture du musée Picasso la fête attendue par tous les Français et bien au-delà par tous les amoureux de cet artiste de génie.
Du succès aux difficultés de Pompidou-Metz
PHOTO : Shigeru Ban Architects Europe et Jean de Gastines Architectes, avec Philip Gumuchdjian pour la conception du projet lauréat du concours / Metz Métropole / Centre Pompidou-Metz / Philippe Gisselbrecht
Laurent Le Bon a été l’un des artisans du succès du Centre Pompidou qui a déjà dépassé cette année les 2 millions de visiteurs. En effet, le Beaubourg messin a été un véritable succès populaire dès son ouverture en 2010. Mais rapidement, le centre Pompidou a vu sa fréquentation baisser et enchaîner les difficultés financières. La ministre de la Culture en place dès 2012 après la victoire de la gauche à la présidentielle a du prendre le dossier en main.
En 2014, le dossier est devenu critique. Avec des menaces d’arrêt de financement de la région Lorraine qui est l’un des principaux partenaires financiers, le Centre Pompidou a du se remettre complètement en question. Au cœur des enjeux politiques locaux et nationaux, Aurélie Filippetti a rapidement exigé la tenue d’expositions de plus longues durées. Le principal reproche qui a valu des difficultés au musée décentralisé portait sur la durée courte des expositions et parfois le vide des galeries qui attendait l’installation de nouvelles œuvres.
Le musée fonctionne aujourd’hui grâce à un financement de 4,6 millions d’euros annuels de Metz Métropole, 4 millions de la Région Lorraine, 400 000 de la ville de Metz et 100 000 du Conseil Général de la Moselle. Doté du budget d’environ 12 millions d’euros, il doit ensuite se contenter de ses propres recettes pour assurer son fonctionnement. Le déséquilibre des billets gratuits et payants pose problème à la direction du Centre-Pompidou Metz.
Le Centre Pompidou change complètement de stratégie. Alors qu’il voulait baser son originalité sur des expositions temporaires de quelques mois, il pourra donc se tourner vers une partie de ses œuvres exposées de manière permanente comme dans la plupart des grands musées français et européens.
Parmi les nouvelles expositions, Phares à partir du 14 février 2014, Paparazzi! Photographes, stars et artistes du 26 février au 9 juin 2014, 1984-1999. La Décennie du 24 mai 2014 au 2 mars 2015, formes simples du 13 juin au 5 novembre 2014 et Christian Marclay : The Clock à l’été 2014.
VIDEO. Le portrait de Laurent Le Bon