01/07/2014 11:34 |
Le ministère de l’Education National a publié ce mardi la carte de la réussite scolaire par académie. Pour l’académie de Nancy-Metz en Lorraine, les disparités entre territoires sont importantes. Les zones de Moselle-Est, la Meuse, les Vosges et la vallée de la Fensch sont les plus touchées.
Une enquête réalisée par le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq) et publiée par le ministère de l’Education Nationale montre les zones à risques des académies en France. Secteur par secteur, l’étude montre les territoires où les enfants ont le plus de chance de réussir ou d’échouer à l’école. Chômage, politique culturelle, équipement… de nombreux facteurs pèsent dans la balance de la réussite scolaire, selon le Cereq. Une forme de «modèle urbain-périurbain » oppose des cantons urbains centraux de type «difficultés de vie familiale et habitat social en milieu urbain» et des cantons du type plus favorisé «sécurité économique et soutien culturel» en position périphérique et périurbaine. Le classement des cantons des aires urbaines de Nancy, Metz et Thionville obéit à ce schéma. Les trois grandes villes de Lorraine sont en effet partagées par deux facteurs.
Ces cantons urbains centraux en difficulté concentrent de fortes proportions de ménages vivant en HLM (27 % à Nancy et Thionville, 32 % à Metz). Autour de Nancy, les cantons de Vandœuvre-lès-Nancy, Tomblaine, Jarville-la-Malgrange, Neuves-Maisons, Saint-Nicolas-de-Port et Saint-Max forment une vaste couronne défavorisée de type «difficultés de vie familiale et habitat social en milieu urbain » qui cohabite avec des banlieues résidentielles favorisées de type «sécurité économique et soutien culturel», à l’image de Laxou, Vézelise, Seichamps, Nomeny. Plus de 5 000 à 6 000 euros de revenu médian par unité de consommation peuvent différencier ces deux ensembles de cantons (14 600 euros à Vandœuvre-lès-Nancy pour 20 700 à Laxou, maximum de l’académie). La part des adultes âgés de 45 à 54 ans sans diplôme correspond à la moyenne dans le centre et chute de 10 points en périphérie (35 % à Tomblaine pour 22 % à Laxou).
Forbach ou Florange en première ligne des difficultés
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Le type «cumul de fragilités économique, familiale, culturelle en milieu urbain» agrège tous les cantons les plus industriels et urbains de l’académie, en premier lieu ceux de Florange, Sarreguemines et Forbach (Moselle), auxquels s’ajoutent quelques cantons de Meurthe-et-Moselle tels que Pompey, Lunéville ou Longwy (métallurgie) et certains cantons des Vosges à Raon-l’Étape ou Saint-Dié-des-Vosges. La situation des populations de ces cantons est la plus dégradée de l’académie au regard des indicateurs retenus, à l’image de Forbach, canton minier et industriel (anciens charbonnages). Dans certains de ces cantons, la part des emplois en CDI peut être de plus de 10 points inférieure à la moyenne nationale (85 %).
Au sein de ce groupe de cantons, la part de jeunes non diplômés parmi les 15-24 ans non scolarisés est la plus élevée de toute l’académie : 42 % à Forbach, 34 % à Freyming-Merlebach et à Saint-Avold, 33 % à Behren-Lès-Forbach, 32 % à Sarreguemines, pour 27 % au plan national.
Le type «précarité économique dans les petites et moyennes communes» concerne des cantons plus ruraux dans les Vosges : Senones, Mirecourt, Châtenois, Coussey, Brouvelieures, Provenchères-sur-Fave, Le Thillot, Bruyères ou Xertigny. La densité de population ne dépasse pas 85 hab./km² dans ce type de cantons. Le revenu médian par unité de consommation est inférieur à la moyenne nationale (16 300 euros). Il est le plus faible dans les cantons de Villerupt ou Herserange (Meurthe-et-Moselle), respectivement 13 100 euros et 13 700 euros.
La région de Thionville profite du Luxembourg
La proportion de chômeurs est proche ou supérieure à la moyenne dans ce groupe. Des cantons frontaliers de type «sécurité économique et soutien culturel» bénéficient des revenus de l’emploi occupé par leurs habitants en Allemagne et au Luxembourg comme Cattenom et Sierck-les-Bains (Moselle).
La proportion de chômeurs est ici inférieure à la moyenne nationale (5 % pour 7,9 en 2006) et le revenu médian supérieur, de même que la part des emplois en CDI. Dans l’ensemble, l’académie figure parmi les neuf dont la part de jeunes de 15-24 ans non diplômés parmi les non scolarisés est inférieure à 26 % pour une moyenne nationale de 27 %. Les écarts entre les différents types sont faibles sauf pour le type « cumul de fragilités économique, familiale, culturelle en milieu urbain » (30 %).