«Prise d’otage» des populations, «jeu de guigonol», «va et vient insupportable»… le président (DVG) de la région Champagne-Ardenne est en colère après l’annonce du changement de carte du redécoupage des régions décidé par les députés PS. PHOTO : DR
«Prise d’otage» des populations, «jeu de guignol», «va et vient insupportable»… le président (DVG) de la région Champagne-Ardenne est en colère après l’annonce du changement de carte du redécoupage des régions décidé par les députés PS.
«Ce qui est le plus suprenant et innaceptable dans tout ça c’est que la position des régions et de leurs habitants n’est pas consultée. On a surtout l’impression que les assemblées réguionales et les populations sont prises en otage» a assuré Jean-Paul Bachy, Président de la région Champagne-Ardenne. Pour lui, «on joue au ping-pong avec les régions» quanlifiant cette réforme des régions «de grand Guignol». Selon le président de région, l’objectif de cette réforme doit être «les économies» a-t-il assuré sur France Bleu. «Le jeu des parlementaires ne correspond pas aux préocupations des citoyens. Ce petit jeu doit cesser» a-t-il assuré en évoquant les différentes versions de la carte des régions.
Le président de la Champagne-Ardenne a toujours plaidé pour une fusion de la Picardie, de la Champagne et de la Lorraine. Selon lui, les trois régions ont une logique territoriale, une ouverture sur le mer et une économie industrielle en commun. Le président de gauche de la Champagne-Ardenne ne veut pas de l’Alsace dans le mariage à trois avec la Lorraine, estimant que Strasbourg située à l’extrmité est va jouer un rôle trop important dans le futur redécoupage régional.
Un mariage à trois souhaité par de nombreux élus
C’était le souhait de la région Champagne-Ardenne mais aussi de nombreux maires de grandes villes de Lorraine dont Metz ou Nancy. Les députés PS ont décidé ce mardi de redessiner la carte de la fusion des régions pour passer de 14 hypothèques grandes régions à 12 contre 22 aujourd’hui. Les députés PS se sont accordés mardi matin sur une nouvelle carte de réforme territoriale, prévoyant la fusion des régions Poitou-Charentes-Limousin-Aquitaine ainsi que Nord-Pas-de-Calais-Picardie. La fusion des deux régions du nord de la France isolait donc la Champagne-Ardenne qui aurait dû être rattachée à la Picardie, provoquant l’incompréhension des élus et des habitants. Cette nouvelle carte comprend donc une fusion Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne.
Les maires des quatre villes de Lorraine du sillon lorrain (Metz, Nancy, Thionville et Epinal) plaident pour une fusion Alsace-Lorraine-Champagne. Les élus de cet espace de 1,5 million d’habitants en plein cœur de la Lorraine ne veulaient pas qu’un simple rattachement à l’Alsace.
La Champagne a toujours voulu de la Lorraine qui regardait vers l’Alsace
La fusion programmée de l’Alsace et de la Lorraine voulue par l’Elysée et soutenue par les deux présidents de région ne plaît pas à tout le monde. Les maires de Nancy, Metz, Thionville et Epinal préfèrent un mariage à trois avec la Champagne-Ardenne. La voisine aurait dû quant à à elle se marier avec la Picardie à en croire le nouveau découpage présenté par François Hollande. Un mariage Picardie-Champagne très loin de faire l’unanimité. Le président (DVG) de la Champagne-Ardenne a toujours plaidé pour un rapprochement avec la Lorraine.
Dans un communiqué, les quatre maires des quatre principales villes de Lorraine soulignent la volonté de «dépasser les limites administratives actuelles afin de mettre en résonance les politiques publiques des villes et intercommunalités avec les nouveaux modes de vie et les nouvelles sources de création de richesses et d’emplois».
«Apparemment l’idée naturelle de regrouper en une seule ces trois régions frontalières de l’arc Nord-est, semblait celle du gouvernement. Par des calculs improbables on nous demande cependant d’y renoncer pour ne retenir que la Lorraine-Alsace dont la légitimité tient plus aux emblèmes d’une époque qu’à des réalités vivantes» critique les quatre élus locaux emmenés par le député-maire (UMP) d’Epinal, Michel Heinrich. Les maires préfèrent une fusion Champagne-Lorraine-Alsace pour que la région Lorraine soit au centre de la nouvelle organisation territoriale du nord-est.