Metz : après la mort de Corentin, l'hôpital Claude Bernard se défend
L’hôpital privé Claude Bernard de Metz (Moselle) se défend. Une semaine après le décès de Corentin, un garçon âgé de 11 ans à l’issue d’une opération de l’appendicite qui aurait mal tourné, la direction de la clinique livre sa version des faits et défend son chirurgien.
Alors que le chirurgien mis en cause dans le décès de Corentin, un jeune collégien de 11 ans qui a été opéré à la clinique Claude Bernard de Metz le samedi 1er novembre dernier, est interdit de bloc, l’hôpital se défend. Trois enquêtes : judiciaire, interne et médico-administrative sont ouvertes alors que la famille «attend la vérité». Dans une interview au Républicain Lorrain (article abonnés)ce lundi, le directeur de la clinique privée prend enfin la parole pour s’expliquer.
«Nous étions en situation d’astreinte avec tous les moyens nécessaires disponibles» assure Cyril Dufourq alors que l’opération s’est déroulée le 1er novembre. «Je ne dis pas que nous n’avons pas commis d’erreur. Mais, à ce stade de l’enquête, je ne suis pas en mesure de parler d’erreur» assure le directeur de la clinique, précisant que c’est au parquet et à la justice de déterminer lesquelles.
Le chirurgien n’opère plus à Claude Bernard
La direction précise également que le chirurgien n’opère plus dans la clinique. «Je ne lui donne plus accès à mon bloc opératoire le temps de l’enquête. Il n’opère plus à Claude-Bernard depuis lundi» assure M. Dufrouq dans cet entretien. Samedi soir au cours d’une conférence de presse, le directeur de l’établissement assurait que le chirurgien est «un grand professionnel». Il a également «renouvelé sa compassion à la famille de Corentin» assurant être «troublé» par les événements qui secouent son hôpital depuis une semaine.
PHOTO : ARNAUD SCHERER/ LOR'Actu.fr
Devant les caméras de télévision et les micros de médias nationaux qui suivent ce drame de près, l’hôpital a promis toute la «transparence possible». «Je mets tous les éléments, le dossier médical à la disposition de la justice. Le chirurgien qui a opéré le patient se tient également disponible dans le cadre de l’enquête».
Il a regretté que le spécialiste soit «stigmatisé» par un «incroyable déferlement médiatique qui lui pose problème». Le directeur a demandé aux médias de ne pas tomber dans le dénigrement ou dans la cabale de ce chirurgien dont son professionnalisme «ne doit pas être remis en cause». «Je salue le travail formidable des équipes médicales de la clinique» a-t-il assuré lors de ce point presse.
"Ce n’est pas un tueur", dit le directeur de l’hôpital
«Le risque zéro n’existe pas, chaque chirurgien prend un risque à chaque fois qu’il opère. Ce n’est pas un tueur, il n’a pas cherché à tuer Corentin» a martelé Cyril Dufourq dans son entretien avec Le Républicain Lorrain.
L’avocat de la famille a regretté que l’hôpital ne fournisse pas d’explications sur la mort de Corentin se contentant de présenter ses excuses.
«La veille il m'avait expliqué qu'ils n'ouvraient plus le ventre, que tout se faisait par cœlioscopie. J'avais peur, mais il m'a rassuré. J'ai amené mon fils pour qu'il soit soigné et je ne l'ai jamais revu. Il ne voulait pas y aller", se souvient-elle. "Il m'a dit 'maman, met ta main dans la mienne, ta tête contre la mienne' il a senti qu'il allait partir» a assuré la mère de famille qui vient de perdre un fils unique.
La clinique privée Claude Bernard de Metz traite 30 000 patients chaque année avec une capacité de 259 lits. Le magazine Le Point a classé en 2014 à la 12ème place sur 50 dans le top des meilleures cliniques privées de France.
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