30/01/2011 22:40 |
Crédits photo : Arno Paul
Originaire de Metz, Isabel et Armelle font partie des Cabots Fiancés et sont aujourd’hui les invités de LOR’Actu pour une interview ! L’originalité de deux voix féminines nous plongeant dans un univers de chaleur et de douceur, mêlées de textes ardents et d’airs de guitares envouteurs.
LOR'Actu : Pouvez-vous parler de la formation du groupe et de votre rencontre ?
LCF : Isabel et moi sommes la base du groupe. Nous nous sommes rencontrés en 2005, nous étions toutes les deux à l’armée de Terre. Par la suite, nous avons emménagé ensemble et le groupe a véritablement démarré avec l’insistance de notre entourage. Nous n’étions pas vraiment impliqué dans la composition musicale, et nous n’avions pas de projet artistique bien établi, tout cela est venu naturellement. Isabelle avait ses compositions à la guitare et j’avais mes textes. On a décidé d’associer les deux et le résultat sonnait vraiment bien, tout a été naturel.
LOR'Actu : D’où vient le nom du groupe : Les Cabots Fiancés ?
LCF : Il a fallu trouver un nom pour le groupe au moment où nous avons commencé à faire des concerts, ce qui apparait logique, mais nous n’en avions pas ! On s’est donc réunis avec quelques copines et on a commencé à passer en revue les paroles des chansons. Au départ, on voulait jouer sur nos prénoms, mais l’idée a rapidement été abandonnée. Finalement, on est tombé sur une chanson que Armelle avait écrite qui s’intitule « Défauts aqueux ». C’est une chanson sur un ensemble de jeu de mots, de proverbes que l’on utilise tous les jours. En l’occurrence, nous sommes restés sur l’expression « se regarder en chien de faïence » et « Les cabots fiancés » en est en fait tout le contraire. Cela nous correspondait plutôt bien, à nous, notre attitude et on a décidé de garder ce nom. D’autant plus que l’on voulait avoir un nom en français, parce que l’on fait clairement de la chanson française.
LOR'Actu : Comment représenteriez-vous vos créations musicales en quelques mots ?
LCF : Binôme pour commencer, c’est très important. L’amour de la langue française, la franchise. Nos textes sont engagés et l’on essaye notamment de lutter contre la discrimination, quelle qu’elle soit. Nous faisons partie de la communauté homosexuelle donc nous en parlons. Tous nos textes ne sont pas écris simplement pour composer une chanson, c’est avant tout parce que l’on a quelque chose à dire, à revendiquer ou à partager. La frénésie, l’amour, la douceur, la passion, la violence sont des thèmes que nous abordons, l’expression des sentiments humains.
LOR'Actu : Etes-vous accompagnés par des musiciens ?
LCF : En ce qui concerne la formation, nous sommes le plus souvent à 2 mais nous avons également 3 musiciens qui nous accompagnent de temps en temps depuis environ 3 ans. Il y a Max à la guitare, Paco à la batterie et Carine à la basse.
Leurs implications est énorme au sein du groupe, chacun est arrivé avec sa propre sensibilité. Nous leurs avons demandé de s’exprimer sur une base, qui est la nôtre, tout en leur laissant une totale liberté d’expression. Chacun avait ses propres influences mais l’entente a été parfaite.
LOR'Actu : Comment se passent vos compositions ?
LCF : Il n’y absolument aucunes règles. Nous n’avons pas de mode d’emploi pour composer, une chanson peut débuter par des paroles ou par quelques accords à la guitare. On ne « travaille » pas à la composition, les choses se font naturellement. C’est important pour nous !
LOR'Actu : Qu’est-ce qui vous inspire, de quoi vous imprégniez-vous pour créer vos chanson ?
Isabel : Les sentiments que les personnes ont autour de moi m’inspirent beaucoup.
Musicalement, j’ai été bercé par les Bee Gees en ce qui concerne les voix multiples, ainsi que les Beatles. Au niveau du rythme, c’est un mélange de Georges Brassens et de ska.
Armelle : Personnellement, j’écris sur tout ce qui m’entoure. Les gens autour de moi, des anecdotes, ma propre histoire. Mes influences musicales sont d’avantages tournées vers la pop, la folk et la chanson française. Des artistes comme K’s Choice ou Sarah Bettens me touchent particulièrement.
La chanson française nous a de plus en plus attirés, d’avantage que lorsque nous étions jeunes. Le fait de proposer des textes que les gens comprennent est très important pour nous, toujours dans cette démarche de partage d’un message que l’on veut faire passer, qui nous définit.
LOR'Actu : Quels sont vos projets, vos démarches professionnelles ?
LCF : Actuellement, nous avons un EP 8 titres qui est sorti. On voulait quelque chose à proposer aux gens qui apprécient notre musique, disponible après les concerts par exemple. Il y a une véritable démarche professionnelle derrière, nous avons loué un studio, le cd a été masterisé puis pressé en usine. Les pochettes par contre sont faites à la main !
Nous ne cherchons pas spécialement de maison de disques, nous nous sentons bien dans la tournure des choses actuelles, l’échange est de plus en plus fort avec les gens, et nous sommes heureuses de chaque concert que nous donnons. Nous sommes encore dans une optique de découverte, nous ne savons pas encore ce que notre groupe peut donner, et on ne se pose pas de questions quant au reste. Vendre l’EP et donner des concerts nous fait déjà extrêmement plaisir !
LOR'Actu : Une anecdote à propos du groupe ?
LCF : A la fin d’un de nos concerts, une mère est venu nous voir avec sa fille de 7 ans. Sa petite fille ne connaissait pas le sens du mot « homosexuel » mais pas de celui d’ « hétérosexuel ». Ainsi, grâce à une de nos chansons, elle l’a su ! C’était assez émouvant de savoir que l’on avait participé à notre façon à l’éducation d’une petite fille.
Pour écouter le groupe : http://www.myspace.com/lescabotsfiances/
Prochaines dates : le 5 Mars à Mulhouse (Le Greffier) et le 18 Mars à Metz au Festival des étudiants contre le racisme.