Walygator : les anciens propriétaires placés en garde-à-vue
Didier et Claude Le Douarin ont été placés en garde-à-vue mardi par la section de recherche de Metz (Moselle) pour être entendus. Après le redressement judiciaire du parc d'attractions (repris depuis) qu'ils ont acheté en 2006, la justice s'est penchée sur leur rapport avec l'argent. Et ils ne sont pas déçus.
"On ne fait pas de commentaires sur des cas personnels" assure-t-on à la gendarmerie de Metz contactée mardi dès que "LOR'Actu" a appris la garde-à-vue des deux frères Le Douarin, d'une source proche du dossier. Selon nos informations, après des mois d'enquête, la justice est sur le point de comprendre comment le parc d'attractions Walygator s'est retrouvé en grande difficulté financière. Pointée du doigt, la gestion des deux ex-patrons, des forains, s'est avérée particulièrement douteuse. Après avoir racheté le parc d'attractions de Maizières-lès-Metz en 2006, les deux frères vont multiplier les "coups" en rachetant la plupart des boîtes de nuit de la région de Metz. En quelques années, ils construisent un véritable empire du divertissement, du loisir et de la fête. Une réussite affichée à coup de soirées, de voiture de luxe et de bonnes tables.
Le juge d'instruction chargé de l'enquête après l'ouverture d'une information judiciaire en 2013 se penche sur les transferts d'argent réalisés entre les différentes sociétés des deux entrepreneurs. De l'argent transitait en somme importante entre le Cotton Club, le parc d'attractions Walygator et d'autres boîtes de nuit. Parfois de grosses enveloppes d'argent liquide, selon nos informations. Pour la justice, l'abus de biens sociaux pourrait être caractérisé. En tout cas, une source judiciaire note que l'empire Le Douarin était "géré comme une même et unique société". Une gestion pointée du doigt par le mandataire financier lors du séisme judiciaire de la période de redressement du parc. Il s'est avéré que ces transferts d'argent ont alerté l'autorité judiciaire. "De l'argent du parc d'attractions était par exemple utilisé pour combler des trous au Cotton Club quand il battait de l'aile" confie un proche.
Un soupçon d’enrichissement personnel, une grande roue disparue
La garde-à-vue qui se poursuit mercredi devra également éclairer les enquêteurs de la brigade de recherche de Metz sur l'incroyable train de vie mené par les deux entrepreneurs. Des dirigeants qui avaient d'ailleurs leur rond de serviette dans la plupart des collectivités, profitant d'un important et solide réseau politique. "Nous voulons comprendre leur train de vie qui était fastueux, comment il était assumé" assure un enquêteur. Voitures de luxe, voyages, soirées, restaurants... La réussite des deux frères Le Douarin ne faisait aucun mystère dans la région alors même que certaines de leurs entreprises était au bord du dépôt de bilan. Selon "Le Républicain Lorrain", un enrichissement personnel de 100 000 euros est même soupçonné.
Dernier point de mystère pour les enquêteurs: la grande roue. Mais où est passée cette grande roue de 40 mètres visible à des kilomètres à la ronde qui faisait la joie des visiteurs du parc d'attractions ? Volatilisée pendant l'hiver 2012 pour rejoindre le marché de Noël de Gand en Belgique, elle n'a jamais retrouvée le sol lorrain alors qu'elle constituait un actif du parc. Un mystère qui fait rire jaune la nouvelle propriétaire du parc, Jacqueline Lejeune, très intéressée par le sort de ce manège. Les enquêteurs également qui reconnaissent un élément "trouble" dans ce dossier.
Le parquet de Metz avait confié à la gendarmerie une enquête pour "abus de biens sociaux" avant que le parc d'attractions ne retrouve le chemin des bénéfices grâce à la reprise du parc par Jacqueline Lejeune et deux autres associés.
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