L'Etat veut stocker les portiques de l'écotaxe sur la BA128 de Metz
Le ministère de l’Environnement envisage de stocker les portiques inutiles à la mise en place de l’écotaxe. Pas n’importe où : sur l’ancienne base aérienne militaire 128 de Marly implantée dans la banlieue de Metz (Moselle). Un lieu où devaient travailler les employés d’Ecomouv’ aujourd’hui au chômage.
La demande faite par le cabinet de Ségolène Royal à la communauté d’agglomération de Metz Métropole, propriétaire des terrains de l’ancienne base militaire ne passe pas. La ministre qui avait annoncé l’abandon de l’écotaxe n’en finit plus d’agacer les élus de la région de Metz qui se retrouvent avec 157 demandeurs d’emplois supplémentaires. En effet, les salariés de la société Ecomouv’ devaient s’assurer de la mise en place de cette taxe poids-lourd finalement abandonnée. Des salariés qui devaient travailler dans des locaux installés sur l’ancienne base aérienne militaire de Marly-Frescaty implantée au sud de Metz. Des emplois qui devaient combler en partie la saignée orchestrée par Nicolas Sarkozy en 2008 après le départ de 5 000 militaires de l’agglomération.
"La Lorraine n’est pas le cimetière de la République"
Emplois, pertes de recettes fiscales pour financer les projets de transports… mais ce n’est pas tout ! Le ministère de l’Environnement a récemment a demandé à Metz Métropole s’il était envisageable de stocker les centaines de portiques écotaxe sur la BA128. Pas question a répondu le président (UDI) de l’agglomération qui est très en colère. «Ségolène Royal n'a pas voulu nous recevoir quand on l'a sollicitée et aujourd'hui, ses services nous demandent d'entreposer ce matériel : quel cynisme et quel symbole !» a rétorqué Jean-Luc Bohl. Selon nos informations, le cabinet ministériel a fait cette demande le lendemain de l’annonce du plan social d’Ecomouv’ qui touche 200 personnes à Metz et Paris.
Thierry Hory, maire (UMP) de Marly (où est implantée l’ancienne base militaire, NDLR) et vice-président de Metz Métropole chargé des finances de l’agglomération, est outré par la proposition de Ségolène Royal au sujet des portiques écotaxe : «Le ministère de l’environnement a proposé de stocker les portiques écotaxe sur la BA 128. Cette attitude est proprement ignoble. Le ministère a d’abord lâchement abandonné l’écotaxe, puis humilié les salariés d’Ecomouv’. Et voilà le cadeau de Noël de Madame Royal ! Merci pour ce moment Madame la Ministre ! C’est un véritable affront supplémentaire pour notre territoire» écrit l’élu local sur son blog.
Pour le démontage, plusieurs millions d’euros
Le gouvernement voudrait stocker ces portiques à Metz pour en protéger la technologie après leur démontage. D’ailleurs, selon Le Figaro, «si Ségolène Royal veut démonter les 173 portiques, l'État devrait débourser entre 7 et 13 millions d'euros» écrivait le quotidien au mois d’octobre. Selon ses estimations, le démontage des portiques installés un peu partout en France couterait en fourchette haute près de 13 millions d'euros. Soit plus de 75.000 € par portique. La fourchette basse: 7 millions soit encore plus de 40.000 € par portique.
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