22/01/2015 18:02 |
Après les attentats de Charlie Hebdo et le débat sur le droit de blasphème, l’école est en première ligne a reconnu François Hollande. S’il estime que la religion n’a pas sa place dans les écoles, en Moselle, les représentants religieux se retrouveront bientôt face aux élèves pour lutter contre la radicalisation.
Les religions s’unissent après les drames de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher de la porte de Vincennes à Paris. Les attentats qui ont visé des journalistes et caricaturistes qui s’amusaient régulièrement des cultes mais aussi des policiers et des juifs ont particulièrement marqué le monde éducatif. Reconnaissant que les écoles étaient en première ligne après les attentats, le gouvernement et le chef de l’Etat ont annoncé une série de mesures.
En Moselle, le préfet a réunit l’ensemble des représentants des cultes pour montrer l’unité. Ainsi, l’évêque de Metz, le Grand Rabbin, le président du Consistoire israélite de la Moselle, le président du Consistoire de Metz de l'Eglise réformée d'Alsace et de Lorraine, le président du Conseil régional du Culte musulman de Lorraine, l’aumônier musulman des zones de défense Est et Nord et le doyen des paroisses orthodoxes de l'Est de la France se sont réunis pour lutter contre la radicalisation possible des élèves. Ils seront aussi amenés à intervenir dans les prisons ou les hôpitaux où les foyers de radicalisation peuvent être nombreux.
"Montrer que le juif et le musulman ne sont pas ennemis"
Le préfet et les représentants des cultes se sont accordés à une première opération: mettre un imam et un rabbin face aux élèves afin de montrer que les religions musulmane et juive «ne sont pas ennemies». L’objectif est d’éviter les conflits entre les élèves juifs et musulmans. Des relations tendues avec le contexte international et devenues encore plus sensibles depuis les attentats en France.
Le second projet est de relancer le «Printemps des Religions», un événement qui n’existe plus depuis 10 ans et qui pourra permettre aux élèves de comprendre l’histoire des différents cultes.
A Nancy, les cultes se réunissent pour prolonger la mobilisation du 11 janvier
Dimanche, 11 janvier. A Nancy (Meurthe-et-Moselle), au moins 50 000 personnes se sont réunies en hommage aux victimes des attentats. PHOTO : STEPHANE NOLL/ LOR'Actu.fr
Lundi, le préfet de Meurthe-et-Moselle, Raphaël Bartolt, le recteur d’académie de Nancy-Metz, Gilles Pécout, le représentant du président du conseil régional de Lorraine, Bertrand Masson, le président du conseil général, Mathieu Klein, le président du Grand Nancy, André Rossinot ; le maire de Nancy, Laurent Hénart, la présidente de l’association des maires de Meurthe-et-Moselle, Rose-Marie Falque, l’évêque du diocèse de Nancy et de Toul, Monseigneur Jean-Louis Papin, le président du conseil régional du culte musulman de Lorraine, Amine Nejdi, le président du consistoire régional de Lorraine, Alain Lefebvre, et le pasteur de l’église protestante unie de France, Joël Dautheville, se sont réunis à l'Hôtel du Département «pour poser les bases d’un travail commun afin de faire vivre l’esprit du 11 janvier 2015 et lancer un appel à toutes les collectivités, associations, entreprises et citoyens à les rejoindre» peut-on lire dans un communiqué.
«Le dimanche 11 janvier, dans un extraordinaire mouvement d'unité, le pays s’est rassemblé pour défendre pacifiquement et affirmer haut et fort son attachement aux valeurs de la République, au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo, les forces de sécurité et la communauté juive» poursuit le communiqué du conseil général de Meurthe-et-Moselle.
«Il revient aux représentants des institutions, dans la diversité de leurs fonctions, de s’engager pour créer les conditions qui prolongeront, étendront et renforceront l’esprit qui a soufflé le dimanche 11 janvier 2015. Ce travail est engagé dans les organismes publics, les établissements éducatifs, culturels et cultuels et les collectivités de nos territoires, chacune et chacun à sa place et dans sa responsabilité» poursuit le communiqué.
«Mais l’enjeu porté par la mobilisation de nos concitoyens exige que les institutions, plus qu’avant, dialoguent ensemble, échangent, coordonnent voire unifient parfois leurs initiatives pour que celles-ci soient plus cohérentes, plus fédératrices, mieux appropriées par le plus grand nombre. Cette réunion de travail est une première étape dans la réponse collective qui doit être la nôtre pour être à la hauteur des enjeux qui nous sont collectivement lancés».
A Nancy, les manifestants «Charlie» étaient plus de 50 000 dimanche 11 janvier et 45 000 à Metz.