Départementales: les enjeux du second tour en Lorraine où la gauche espère conserver la Meurthe-et-Moselle
Le second tour des élections départementales se joue ce dimanche où une vague bleue et une progression du FN qui peut gagner des élus sont annoncés. La gauche risque la fessée électorale. En Lorraine, le PS et ses alliés espèrent conserver la Meurthe-et-Moselle.
Dimanche, 1,7 millions d’électeurs en Lorraine sont de nouveau appelés aux urnes pour désigner définitivement leur conseillers départementaux qui siègeront jusqu’en 2021 avant une probable disparition du Conseil départemental. Dans la région, le FN est arrivé en tête en nombre de voix dans tous les départements sauf les Vosges où les candidats divers-droite arrivent devant d’un cheveu.
En Moselle, le FN pourrait être le grand gagnant
Le parti de Marine Le Pen qui était arrivé en tête en Lorraine et second en France (premier si l’on considère qu’il a présenté ses candidats sans alliés) pourrait gagner au moins 10 cantons en Moselle sur 27 dont celui d’Hayange, de Forbach ou encore Stiring-Wendel. Le FN s'est qualifié dans 24 cantons sur 27, dont 15 où il est arrivé en tête. Le victoire la plus symbolique devrait être celle du maire de Hayange Fabien Engelmann, qui a frôlé les 40% des voix et affrontera au second tour un candidat divers gauche.
La Moselle devrait toutefois connaître une vague bleue, le département devant rester à droite et au centre unis avec une majorité toutefois resserrée. Avec l’entrée de conseillers départementaux FN face à la chute de la gauche locale, les élus UDI-UMP-DVD pourraient se voir confronter à des défaites symboliques. D’ailleurs, preuve de la montée du FN partout dans le département, le président (UDI) sortant a certes dépassé les 50% dans son canton de Yutz mais n’a a pas été élu dès le premier tour comme en 2011. La gauche mosellane pourrait sauver quelques sièges mais devrait au moins en perdre la moitié. Seul le maire (PS) de Metz qui devrait être réélu a provoqué la surprise au premier tour en arrivant devant le FN à l’inverse de 2011.
Bataille à la présidence dans les Vosges et la Meuse
Dans les Vosges, le FN peut aussi gagner des cantons mais la plupart seront conservés ou conquis par des élus de droite et du centre. La gauche, de son côté, ne peut se maintenir que dans 5 cantons sur 17. Le FN, qualifié dans 12 cantons, peut espérer au moins une victoire. Le suspense se jouera surtout au troisième tour lors de l’élection du président du département qui doit succéder à Christian Poncelet, ex-président du Sénat et figure politique vosgienne.
Dans le département rural de la Meuse, la droite a conquis deux cantons sur 17 dès le premier tour, et s'est qualifiée dans tous les autres pour le second tour. La gauche, en revanche, n'est qualifiée que dans neuf cantons sur 17, dont cinq dans le cadre d'une triangulaire avec la droite et le FN. Dans le canton de Saint-Mihiel, où le Front national est arrivé en tête, le candidat socialiste arrivé en 3ème position ne s’est pas retiré. Thibaut Villemin, premier vice-président de la Région joue avec le feu. Enfin, dans le canton de Dieue-sur-Meuse, où le président du conseil général sortant, Christian Namy, se retrouve en ballotage défavorable, entre un candidat de droite (soutenu par Gérard Longuet) qui a 400 voix d’avance, et le FN.
Suspense entier en Meurthe-et-Moselle
Le suspense le plus entier reste en Meurthe-et-Moselle, seul département de l’Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne encore détenu par le PS et ses alliés. Le jeune président sortant du conseil départemental, Mathieu Klein, 39 ans, part en position favorable à Nancy-2, où il a recueilli 43% des voix, contre 29% à un binôme UDI.
Pour autant le deuxième tour s'annonce très ouvert dans ce département que les états-majors des partis estiment "basculable" à droite: la future majorité ne devrait tenir qu'à un ou deux sièges. Mais le FN, qui talonne ou devance souvent la droite unie UMP-UDI-MoDem, pourrait jouer les trouble-fête: dès le premier tour la droite a ainsi été éliminée dans 9 cantons sur 23, notamment à Toul, le fief de Nadine Morano. Le PS qui souhaite qu’il n’y ait aucun élu FN a retiré ses candidats dans les deux cantons de Lunéville où devait se jouer des triangulaires FN-droite-gauche. A Baccarat, le FN peut l’emporter. Dans le plus grand canton du département, le parti frontiste est arrivé largement en tête en frôlant les 40% et a éliminé le PS alors que Manuel Valls était venu faire campagne avant le premier tour.
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