Walygator racheté par un géant européen des parcs d’attractions
Le parc d’attractions a été racheté vendredi par un géant qui possède de nombreux parcs d’attractions en Europe. Jacqueline Lejeune et son associé ont décidé de céder le site qui a connu la valse des propriétaires depuis son ouverture en 1989 sur ancienne friche industrielle de Moselle.
Comme nous le révélions en exclusivité dès vendredi soir, le parc d’attractions de Maizières-lès-Metz a été vendu à un groupe d’investisseurs luxembourgeois, CLP, à l’issue de négociations qui ont duré moins de trois mois. Les négociations ont commencé "peu avant la Toussaint" et se sont achevées ce vendredi avec la signature de l’acte de vente, a-t-on appris de sources concordantes. "Nous avons redressé ce parc quand il était au plus bas. Depuis deux ans, il est bénéficiaire et nous avons injecté 10 millions d’euros" indique Mme Lejeune qui occupait la direction générale. L’entrepreneuse s’est fait connaître pour avoir repris la direction de l’entreprise de son fils dans les années 80-90, Olitec, alors fleuron de la fabrication de modems internet.
Le groupe CLP est une filiale du géant des parcs d’attractions européen Aspro dont le siège est à Madrid en Espagne. Sa holding luxembourgeoise est chargée de racheter des parcs en Europe : dernière acquisition en date sont deux parcs du français Compagnie des Alpes. Pour 37,5 millions d’euros, il ajouté à son catalogue Walibi Sud Ouest en France et Dolfinarium aux Pays-Bas. Le montant du rachat de Walygator quant à lui n’a pas été révélé.
Plusieurs autres groupes intéressés
Selon nos informations, c’est le groupe Aspro via sa filiale qui s’est rapproché de Jacqueline Lejeune afin de décrocher le rachat du parc d’attractions lorrain. Plusieurs autres investisseurs avaient approché Walygator pour son rachat en 2015 dont le français Looping (Parc Bagatelle sur la Côte d’Opale, le Grand Aquarium de Saint-Malo…) et le groupe belge studio 100 qui exploite six parcs d’attractions dont les Plopsa en Belgique et aux Pays-Bas et Holiday-Park en Allemagne.
L’annonce de la vente de Walygator a surpris alors que le parc doit entamer une nouvelle saison début avril. Mais la volonté de Jacqueline Lejeune de se séparer de son "bébé" repris au forceps lors d’un bras de fer judiciaire avec ses anciens propriétaires Des négociations avaient échoué à l’été dernier avec le français Lopping alors qu’elles étaient avancées – le futur directeur du parc en cas de rachat avait même été présenté à des salariés. Mais au dernier moment, Mme Lejeune a refusé d’apposer sa signature sur le compromis de vente.
"C’était notre bébé, on l’a redressé" assure la direction qui note que "rien ne changera pour les salariés du parc". Les nouveaux investisseurs ont "à cœur de continuer ce qu’on a fait, ils veulent faire progresser le parc" affirme-t-elle. Le site ouvrira bien le 2 avril prochain avec "1 à 2 millions d’euros d’investissement" avec des "nouveaux spectacles et de la maintenance d’attractions notamment le grand-huit en bois Anaconda qui représente à lui seul 700 000 euros environ".
Une nouvelle direction dès ce lundi
Jacqueline Lejeune qui avait repris le parc en 2013. PHOTO: ARNAUD SCHERER/ LORACTU.fr
Mme Lejeune a assuré qu’elle passerait la main dès ce lundi. Des révélations de LORACTU.fr qui ont mis le feu aux poudres dès vendredi soir. De nombreux collaborateurs ont été agacé d’apprendre la revente dans la presse. Selon nos informations, Jacqueline Lejeune et Franck Deglin ont annoncé que des négociations étaient en cours et un rachat imminent lundi dernier lors d’une réunion avec une dizaine de salariés.
Jacqueline Lejeune nous a aussi confié "être fatiguée" et "souhaite se reposer" après des années intenses pour redresser ce parc "A 70 ans, on n’a plus la même santé qu’à trente ans Je ne me vois pas en déambulateur dans le parc ! Il fallait passer la main" plaisante l’ex-patronne qui va prendre plusieurs mois de repos.
Le quatuor d’investisseurs avait racheté Walygator en mars 2013 qui était placé en redressement judiciaire. Le dossier retenu prévoyait un rachat de l'entreprise pour 200 000 euros, 2 millions d'euros d'investissement la première année et la reprise de dettes pour environ 1,5 millions d'euros. A l’époque le passif s’élevait à 10 millions d’euros après une gestion hasardeuse des deux forains Claude et Didier Le Douarin mis en examen pour malversations fin 2014.
Lancé en 1989 pour contrer la crise sidérurgique qui frappait la Lorraine le parc situé à Maizières-lès-Metz sur les terrains d’une ancienne usine a changé à plusieurs reprises de propriétaires. D’abord sous la bannière Big Bang Schtroumpfs puis Walibi Schtroumpfs, Walibi Lorraine et Walygator depuis 2007. Avec une fréquentation de plus de 800 000 visiteurs à son lancement, le parc a rapidement décliné et dû faire face à d’importantes difficultés financières.
En 2015, Walygator qui est l’un des principaux sites touristiques de la région Lorraine a accueilli 420 000 visiteurs pesant un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros.
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