"Parachutages" à la prison de Saint-Mihiel: de la prison ferme pour les détenus
Seize personnes ont été interpellées pour avoir fait entrer, notamment des stupéfiants, au centre de détention de Saint-Mihiel (Meuse), a annoncé mercredi le procureur de Bar-le-Duc.
Ces 16 personnes, dont 10 détenus, ont été interpellées lundi, après plusieurs mois d'enquête qui ont mis au jour un trafic entre des prisonniers et des proches chargés de livrer, soit par "parachutage", c'est-à-dire en les lançant par dessus le mur de la prison, soit lors de visites au parloir, du cannabis, des téléphones, de l'alcool ou de la nourriture.
"L'enquête a débuté le 11 octobre 2015" après un contrôle de parloir demandé par le parquet, a précisé à l'AFP Rémi Coutin. "Trois personnes, qui s'étaient présentées de façon séparée, ont été trouvées en possession de plus de 400 g de résine de cannabis à elles trois, conditionnés de façon similaire". Après des semaines d'enquête, la brigade de gendarmerie de Commercy, épaulée par les enquêteurs du Groupe d'intervention régional (GIR) de Lorraine, a pu reconstituer le schéma du trafic.
Les enquêteurs soupçonnaient un détenu d'une vingtaine d'années, incarcéré depuis octobre 2014 pour infraction à la législation sur les stupéfiants, d'être à la tête des opérations.
Ce détenu a comparu mercredi devant le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc et a été condamné à deux ans d'emprisonnement. En comparution immédiate, sa compagne a été condamnée à six mois de prison et son frère à quatre mois. Un autre détenu, considéré par les enquêteurs comme le "lieutenant" du principal organisateur, et sa concubine ont été présentés en comparution immédiate mais ont demandé le renvoi. Ils seront jugés le 21 mars.
- Un véritable réseau organisé avec l'extérieur -
La concubine et le frère de l'organisateur recrutaient des "lanceurs" à l'extérieur, tandis qu'à l'intérieur la résine de cannabis, les téléphones, de l'alcool ou la nourriture étaient revendus à leurs codétenus.
Certains prisonniers, dont la cellule donnait du côté du mur d'enceinte, avaient été recrutés pour récupérer les produits parachutés. Au parloir, le cannabis n'était pas détectable par le portique ou les scanners auxquels les visiteurs et leurs affaires personnelles sont astreints, a précisé M. Coutin.
Comme dans tous les établissements pénitentiaires de France, les personnels n'ont pas le droit de fouiller les proches des détenus. Ce n'est que lorsque des gendarmes sont présents, avec des chiens, que des fouilles peuvent avoir lieu, si le chien a réagi à une odeur suspecte. Les autres personnes impliquées, originaires pour la plupart de la région de Metz, seront présentées plus tard à la justice.
(Avec AFP)
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