Un couple de Pont-à-Mousson jugé pour avoir utilisé une "esclave"
Un couple de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) était jugé mardi pour «traite d’être humain», accusé d’avoir fait entrer illégalement une jeune femme depuis l’Algérie pour qu’elle soit à leur service. Une «esclave moderne», selon les réquisitions du parquet qui demande de la prison avec sursis.
Le procès qui s’est ouvert mardi devant le tribunal correctionnel de Nancy est «hors-norme, «rarissime» et «d’un autre temps» selon le parquet. Un couple de Pont-à-Mousson, commune située entre Metz et Nancy est accusé d’avoir fait venir une jeune femme d’Algérie et de l’avoir employé illégalement telle une esclave. La jeune algérienne arrivée il y a sept ans en France aurait été réduite en esclavage par ce couple de la classe supérieure.
L’homme séparé de sa femme après la révélation de l’affaire est chef d’entreprise tandis que son ex-compagne est femme au foyer. Un couple qui semble bien sous tout rapport à l’image lisse et engagé dans la vie de la commune. Toutefois, l’accusation de cette jeune femme algérienne, sans papiers fait froid dans le dos. Pendant plusieurs années, Anissa* a eu la charge de s’occuper du ménage, du repassage, des repas, du lavage des voitures du couple, de la garde des enfants, de l’entretien de la pelouse. La liste est interminable. Pour 50 euros par mois et le gîte et le couvert, l’employée de maison non déclarée devait travailler 7/7jour sans repos, sans vacances et sans week-end.
- Une "esclave moderne" payée 50€ par mois -
La «bonniche du bled» selon des propos prononcés par la femme au foyer rapportés par l’accusation n’était toutefois «pas retenue de force», selon la défense du couple. Pas de pièce pour l’enfermer ou de chaînes: l’avocat du couple de Pont-à-Mousson assure que Anissa* était considérée comme un «membre de la famille».
Le parquet, qui ne peut que se baser sur quelques témoignages, a requis 2 ans de prison avec sursis contre l’homme et la femme et 6 000 euros d’amende. Le tribunal de Nancy a mis son jugement en délibéré au 22 mars prochain.
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