Le ravisseur de la petite Bérényss condamné à cinq ans de prison, la peine maximale
La justice a condamné Eric F., le ravisseur de la petite Bérényss qu’il avait enlevé dans un village de Meurthe-et-Moselle en avril dernier, à cinq ans de prison ferme. La peine maximale requise plus tôt par le parquet.
Cinq ans de prison ferme avaient été requis mardi contre le ravisseur présumé de la petite Bérényss, enlevée durant 8 heures en avril 2015. Ce geste avait avait déclenché une alerte enlèvement au niveau national.
Cet agriculteur de la Meuse, proche de la cinquantaine et père de trois enfants, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Briey (Meurthe-et-Moselle) pour "enlèvement et séquestration" de la fillette, âgée de 7 ans à l'époque.
Après avoir rappelé que les examens n'avaient permis de trouver "aucune atteinte physique à l'égard de l'enfant", le juge a tenté en vain de cerner les motivations du ravisseur, pris sous un feu de questions. A la barre, pull gris trop large et jean, l'homme a été incapable d'expliquer pourquoi il avait enlevé Bérényss le 23 avril 2015 vers 15H00, alors qu'elle faisait du vélo tout près de chez elle, à Sancy, en Meurthe-et-Moselle. "Vos +je ne sais pas+ sont épuisants", a lancé Emily Bandel, vice-procureure à Briey.
- Jugé en mars, soupçonné de trois agressions sexuelles -
Il avait emmené la fillette dans sa ferme de Montzéville (Meuse), à 75 km de là, puis l'avait libérée le soir-même, vers 23h, en la déposant devant une maison de Grandpré, dans le département voisin des Ardennes. Une femme médecin, habitant la maison, l'avait recueillie et avait aussitôt prévenu ses parents, parties civiles au procès.
"En l'enlevant vous lui avez volé son enfance, son insouciance", a déclaré Mme Bandel, avant de requérir 5 ans de prison ferme, la peine maximum encourue, et la privation de ses droits civiques pendant 10 ans.
Pour la défense, Me Caroline Pelas-Renoir a reconnu que l'on "attendait mieux" comme explication de la part de son client. Elle a aussi rappelé que selon l'expertise psychiatrique, son client n'était pas "dangereux", et "était sincère dans sa culpabilité".
Le prévenu avait été confondu par son ADN, trouvé sur des vêtements de la fillette. Son profil génétique figurait dans le fichier des enquêteurs depuis quelques semaines seulement: il avait été contraint à un prélèvement ADN dans le cadre d'une autre plainte pour agressions sexuelles déposée par trois proches, dont deux de ses nièces. Il sera jugé pour cette affaire à Verdun le 18 mars.
- Un gendarme mort pendant les recherches -
Pendant les recherches de la fillette, un gendarme à moto avait perdu la vie en tombant de son deux-roues. Dans la nuit du jeudi 23 avril au à vendredi, l'adjudant Philippe Lallemand, de la brigade motorisée du peloton de Briey est décédé des suites d'un accident de moto pendant les recherches de la fillette. Le ministère de l’Intérieur avait rendu hommage au militaire lors d’une cérémonie d’hommages en Lorraine.
(Avec AFP)
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